L’AMF inflige un camouflet à Option consommateurs

7 novembre 2007 | Dernière mise à jour le 7 novembre 2007
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« La façon dont Option consommateurs a agi a eu pour effet d’entacher la réputation de l’ensemble des membres de l’industrie québécoise de la distribution des produits et services financiers et n’a pas permis d’atteindre pleinement l’objectif d’informer les consommateurs et d’encourager l’épargne. »

C’est sans ambiguïté que l’Autorité des marchés financiers(AMF)a condamné l’enquête du groupe Option consommateurs, dont les résultats controversés ont été publiés dans l’édition d’octobre 2007 du magazine Protégez-Vous.

Après avoir examiné le rapport préliminaire de l’organisme consumériste, l’AMF constate que celui-ci « n’a pas clairement apporté les nuances et réserves nécessaires auxquelles l’Autorité était en droit de s’attendre dans la divulgation des résultats ». Le titre de l’article(L’incompétence règne)et certains passages(comme « Vous avez une chance sur deux de rencontrer quelqu’un d’incompétent »)ont eu pour effet de généraliser les résultats de l’étude à l’ensemble de l’industrie. Or, Option consommateurs lui-même estime dans son rapport que son faible échantillonnage ne lui permet pas de tirer des conclusions générales. Pourtant, aucune phrase à cet effet ne figurait dans l’article de Protégez-Vous.

L’AMF critique également le fait que la note de passage a été fixée arbitrairement à 65 %. « En traçant cette barre, cela a permis de conclure que la moitié des conseillers avait échoué le test. Cette pratique manque d’objectivité et semble plutôt avoir été déterminée pour des fins éditoriales », tranche l’AMF.

En outre, l’AMF déplore la manière cavalière avec laquelle Option consommateurs et Protégez-Vous ont publicisé ces résultats partiels. D’abord, ils sont allés de l’avant alors que le rapport final n’avait pas encoré été produit. Ensuite, l’AMF, qui a financé cette enquête, aurait aimé être prévenue que ces résultats seraient dévoilés au cours d’une conférence de presse. Enfin, l’Autorité fait remarquer que les recommandations qui devaient être élaborées avec l’industrie, « conformément aux objectifs initiaux de l’étude », ne seront vraisemblablement connues qu’à la livraison du rapport final, soit deux mois après la divulgation des résultats préliminaires. « Cette manière de procéder est inadéquate et inacceptable », tonne-t-elle.

L’AMF tient à rappeler qu’elle et la Chambre de la sécurité financière assurent la protection du public par un encadrement déontologique et une supervision des représentants et des firmes. « Les investisseurs sont donc en droit de s’attendre à des services conformes aux règles et aux lois et si cela n’est pas le cas, tout représentant ou firme reconnu coupable d’avoir commis des infractions sera sanctionné », a-t-elle conclu.