Le BSIF surveillera davantage les banques canadiennes

8 avril 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Sans tambour ni trompette, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a déposé lundi dernier son plan et ses priorités pour la période 2008-2011.

Après avoir constaté que la crise des hypothèques à risque aux États-Unis avait affecté le système financier mondial, le BSIF a défini huit priorités auxquelles il compte s’attaquer au cours des deux prochaines années.

Celle qui figure en tête de liste est une meilleure identification des «risques émergents». Au cours de 2008, le BSIF examinera les pratiques bancaires canadiennes dans quatre domaines : la titrisation, la gestion des liquidités, la simulation de crise dans le portefeuille de crédit et l’évaluation des produits peu liquides. «Nous mènerons également un examen des activités des sociétés d’assurance-vie dans le secteur de l’immobilier commercial, ainsi que des activités du secteur bancaire liées à l’immobilier commercial aux États-Unis», a précisé le BSIF.

Ces interventions sont rendues nécessaires, dit le BSIF, car les tensions qui s’exercent sur les bilans des grandes banques intervenant sur le marché monétaire et des courtiers-négociants attribuables aux programmes hors bilan, aux prêts de rachat adossés et aux opérations de financement structurées en suspens «créent des risques qui pourraient entraîner une perte de confiance dans l’économie canadienne».

Ce travail d’analyse et de surveillance accrues sera mené par un comité interne chargé d’identifier les risques émergents. Le BSIF augmentera également le nombre d’analystes qui surveilleront de plus près les institutions financières.

La surintendante Julie Dickson a indiqué que le BSFI établira des normes (benchmark) relatives à la gestion du risque de liquidité dans les institutions financières. La rigueur des modèles d’évaluation et l’efficacité des activités de sécurisation seront également régies avec plus de soin.

La crise financière engendré par l’effondrement du marché des hypothèques à risque a incité les organismes de réglementation de nombreux pays à redéfinir leur rôle. Au Canada, le BSIF encadre près de 1800 banques, compagnies d’assurances et régimes de retraite de compétence fédérale. Ensemble, ces piliers du système financier canadien gèrent plus de 3000 milliards de dollars.