Le gouverneur de la Banque du Canada s’inquiète du système hypothécaire canadien

2 mai 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada, dit s’inquiéter des mesures qui ont été prises afin d’assouplir les normes du système hypothécaire canadien, surtout pour ce qui est de la popularité accrue de l’amortissement des hypothèques sur 40 ans.

M. Carney a indiqué mercredi qu’il suivait attentivement les changements du secteur hypothécaire pour s’assurer que les abus notés sur le marché américain des hypothèques à risque ne se produisaient pas au Canada.

La prévalence croissante des très longs amortissements et de la hausse de valeur des produits hypothécaires «viennent s’ajouter à la lancée du marché de l’immobilier, et si tout le monde se retrouve avec une hypothèque étalée sur 40 ans, les prix du marché de l’immobilier vont grimper», explique-t-il.

Le gouverneur précise cependant que le marché immobilier canadien n’est pas encore sur la même voie que le marché immobilier américain. Ce dernier a crû fortement pendant plusieurs années avant d’éclater durant l’été 2007. M. Carney considère que la structure des finances immobilières canadiennes est entièrement différente de celle des États-Unis, et donc,qu’un écroulement similaire à celui des Américains est impossible dans notre système.

Lors de sa première rencontre avec le comité des Communes depuis qu’il est à la tête de la Banque du Canada, M. Carney a toutefois déclaré que l’économie canadienne traversait une période difficile et verrait son taux de croissance ralentir à 0,3 % au deuxième trimestre de 2008.

Selon le gouverneur, le principal facteur derrière les difficultés canadiennes est le ralentissement économique des États-Unis. M.Carney prévoit d’ailleurs que ce ralentissement sera beaucoup plus prononcé et prolongé que prévu initialement. Jeudi, il a indiqué que l’économie canadienne aurait certainement besoin de nouvelles détentes monétaires, comme des baisses du taux directeur, pour aider à garder l’inflation dans la zone de confort prônée par la banque centrale.