Le S&P 500 largement surévalué

24 septembre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Attention à l’indice S&P 500, prévient le stratège David Rosenberg, car il serait largement surévalué en comparaison avec la performance de l’économie américaine.

Dans une note à ses clients, David Rosenberg, de la maison Gluskin Sheff + Associates, dit que le S&P 500 se négocie actuellement à plus de 26 fois les bénéfices enregistrés. Or, ce niveau est très élevé et annonciateur de lendemains qui déchantent. «Au cours des six dernières décennies, les marchés ont connu de grandes difficultés lorsqu’ils ont franchi le seuil de 25 fois les bénéfices», écrit David Rosenberg.

En effet, quand cette limite est atteinte, le S&P 500 affiche un rendement annuel moyen de – 0,3%, avec –6,2% à la médiane. Dans 60% des cas, le rendement de l’indice a été négatif. «Lorsque nous disons que la croissance a été trop rapide et que le risque est très élevé, l’histoire vient justifier nos craintes», souligne David Rosenberg.

Selon lui, la poussée de 60% du S&P 500 depuis son creux de mars 2009 devrait se refléter dans une progression de 5,3% du PIB américain et une croissance de 34% des profits des entreprises. Or, au lieu de progresser, ces deux indicateurs marquent plutôt des reculs. Elle devrait aussi s’appuyer sur une création de 2,1millions d’emplois et une croissance de 16,5% des prêts bancaires. Au contraire, on assiste à des fléchissements dans ces deux domaines.

À son niveau actuel, le S&P 500 se traduit par un bénéfice d’exploitation moyen de 83$US par action. C’est près du double de ce que les marchés ont enregistré au cours des derniers trimestres. Les analystes estiment que le bénéfice d’exploitation moyen se chiffrera à 73$US par action pour l’ensemble de 2010 et qu’il touchera les 83$US en 2012 seulement.

«Le marché anticipe des bénéfices que les experts n’envisagent pas avant deux ou trois ans. Autrement dit, il est plus que pleinement évalué», conclut David Rosenberg.