L’écart de la croissance économique se maintient entre les différentes régions canadiennes en 2008

7 juillet 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’écart entre les résultats économiques des différentes régions du Canada reste le même, si on considère la hausse soudaine des prix des marchandises qui aide la croissance de l’Ouest, ainsi que la force du dollar canadien et du ralentissement de l’économie américaine qui affaiblissent le centre du Canada, très actif dans le secteur de la fabrication, selon le récent rapport d’Études économiques BMO Marchés des capitaux. L’écart entre les résultats des régions devrait toutefois diminuer en 2009, au moment de la reprise économique des États-Unis et du centre du Canada.

« Bien que l’économie s’essoufflera dans la plupart des provinces cette année, l’augmentation record du prix du pétrole et le ralentissement aux États-Unis frapperont le centre du Canada particulièrement durement, laissant cet écart régional intact », a déclaré Michael Gregory, économiste en chef, BMO Marchés des capitaux.

Les provinces riches en ressources sont surtout celles qui ont contribué à la croissance du PIB en 2007. Terre-Neuve-et-Labrador avait gagné 9,1 % grâce à une forte production de pétrole en mer et à une reprise de l’activité minière. Cette année, cette prospérité, ainsi que la croissance diminueront jusqu’au-dessous de la moyenne, à 0,9 %. Toutefois, la tendance sous-jacente demeure bonne.

Dans l’Ouest du Canada, les prix des marchandises ont encore permis d’accéder à une croissance du PIB réel au-dessus de la moyenne cette année. Les quatre provinces à l’ouest du pays ont crû en moyenne de 3,1 %, entre autres grâce à la production énergétique et minière et aux activités d’exploration et de construction. Entre-temps, la croissance économique au centre du Canada et dans les Maritimes est passée sous la moyenne nationale, puisque la hausse du coût de l’essence, la vigueur du dollar canadien et le ralentissement de l’économie américaine ont freiné le secteur de la fabrication.

Cet écart régional se maintient, même s’il provient plutôt d’un fort ralentissement au centre du Canada que d’une croissance accélérée dans l’Ouest. L’Ontario et le Québec sont essentiellement responsables de cette faiblesse, étant donné que les secteurs de la fabrication et de l’exportation y sont significatifs : la croissance du PIB pourrait y chuter sous les 1 % pour la première fois depuis les années 1990.

Par ailleurs, en moyenne, la croissance des provinces de l’Ouest devrait croître 1,6 % plus vite que dans l’Est (sauf pour Terre-Neuve-et-Labrador, où la croissance est plus instable). Cet écart devrait toutefois se réduire quand les États-Unis et le centre du Canada reprendront leur élan économique en 2009.

Voici les prévisions de la croissance économique des provinces pour 2008 et 2009 :- Colombie-Britannique : la croissance chutera de 2,2 % (par rapport à une hausse de 3,1 % en 2007). Les difficultés du secteur forestier mettent un frein à la solidité du secteur de la consommation et à la prospérité de celui des ressources, et remontée en 2009, au moment de la reprise aux États-Unis.

– L’Alberta a perdu sa première place en 2007 et sa croissance devrait ralentir de 2,6 % cette année. Elle devrait tout de même connaître une croissance supérieure à la moyenne en 2009.

– Saskatchewan : la croissance de son PIB réel devrait s’accélérer jusqu’à 3 %, avant de perdre de la vitesse en 2009. La province a obtenu la meilleure croissance au Canada, avec un gain de 11,4 % l’an dernier, et elle est en tête en termes de croissance des ventes de détail et de rendement du marché de l’habitation.

– Le Manitoba a affiché une autre solide croissance du PIB réel de 3,3 % en 2007, l’activité dans le secteur de la construction et la vigueur du secteur de la fabrication stimulant l’économie de la province. Bien que le fort dollar canadien et le ralentissement aux États-Unis aient affecté la croissance en 2008, la variété du secteur de la fabrication, l’activité minière et les dépenses en capital substantielles contribueront toutes à limiter le ralentissement manitobain à 2,1 %.

– Ontario : L’économie a subi les contrecoups de la force du huard, des coûts élevés de l’énergie et du ralentissement aux États-Unis. Tandis que la croissance du PIB réel a été modérée (2,1 % en 2007), le secteur de la fabrication, qui piétine, sera susceptible de faire baisser la croissance de 0,2 % cette année, avant une reprise en 2009.

-Québec : L’économie a connu une saine croissance de 2,4 % en 2007, stimulée par une activité intérieure dynamique. Toutefois, elle s’est essoufflée cette année face à la force du dollar et à la récession aux États-Unis dans le secteur de l’habitation, ce qui nuit au secteur de la fabrication. La croissance de son PIB réel pourrait ralentir de 0,6 % avant de remonter en 2009.

– Tout comme en 2007, la croissance du PIB réel du Nouveau-Brunswick devrait rester sous la moyenne nationale (1,6 %), puisque les conséquences négatives de la force du dollar canadien et du ralentissement économique aux États-Unis ont compensé les résultats positifs du secteur minier. Elle pourrait ralentir de 1,2 % en raison du recul continu de la demande d’exportation aux États-Unis.

– La croissance de l’Île-du-Prince-Édouard devrait diminuer de 1 % cette année, puisque le secteur de la consommation perd de sa force et que le ralentissement continue aux États-Unis.

– La Nouvelle-Écosse, soutenue par de solides dépenses en construction mais faisant face à des vents contraires dans le secteur de la fabrication, devrait voir son économie reculer légèrement de 1,4 % cette année, mais remonter en 2009.