L’envolée du huard pourrait miner les profits des banques

8 juin 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les banquiers et les assureurs pourraient pâtir de l’ascension rapide du dollar canadien durant les prochains trimestres, rapporte le Globe and Mail. En effet, les changements subits dans la valeur du dollar affecteront à court terme les profits des groupes bancaires, croit Kevin Choquette, analyste à Scotia Capitaux.

Le dollar canadien s’est apprécié de 8 % depuis la fin du 2e trimestre bancaire, soit le 30 avril dernier. S’il demeure à ce niveau, les profits des banques canadiennes pourraient reculer de 2,2 % durant le 3e trimestre, estime l’expert. Cet impact sera différent pour chaque banque, mais il frappera davantage la Banque Scotia en raison du vaste éventail de ses activités internationales.

L’évaluation de Kevin Choquette ne tient toutefois pas compte des mesures que les banques prendront pour se prémunir contre le risque associé aux devises. Le porte-parole de la Banque Toronto Dominion, Nick Petter, a pour sa part affirmé que la TD n’avait rien fait pour se protéger contre ce risque, puisque les fluctuations du taux de change n’auront qu’un impact mineur sur ses bénéfices, soit 1 % des profits annuels pour chaque hausse d’un cent.

La Banque royale du Canada, quant à elle, n’a pas non plus cherché à prévenir les répercussions de la hausse du dollar, alors que la Banque de Montréal protège ses profits en dollars américains un trimestre à l’avance. Pour Mario Mendonca, analyste chez Marchés des capitaux Genuity, une fluctuation de quelques cents ne changera rien aux profits des banques, qui pourraient être poussés à la hausse par d’autres éléments, comme les recettes commerciales. Parmi les grandes banques à charte, seule la Banque Scotia verra ses profits rogner par la hausse du huard, selon lui.

Il ajoute toutefois qu’une augmentation de 8 % de la devise canadienne réduira les prévisions budgétaires de la Financière Sun Life de 2 à 3 %, soit la moitié moins que ceux de la Financière Manuvie, dont les profits en dollars américains sont deux fois supérieurs.