Les actions des pétrolières seraient encore abordables

29 mai 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le journaliste David Parkinson, du quotidien Globe and Mail, constate que le ratio cours/bénéfice du sous-indice de l’énergie du S&P/TSX fluctue dans une échelle de 14 à 16 seulement.

Selon ses estimations, ce ratio correspond à un baril de pétrole qui se négocierait à 100 $US. Or, l’or noir se vend à plus de 100 $ depuis avril. Pour que le cours des actions des pétrolières soit synchronisé avec les prix actuels du pétrole, soit autour de 130 $US le baril, il faudrait qu’il monte significativement. Vu autrement, dit-il, les actions de ces entreprises se vendent aujourd’hui bon marché.

David Parkinson a relevé certaines incohérences sur la façon avec laquelle les firmes de courtage établissent leurs prévisions. Depuis le début du mois, plusieurs d’entre elles n’ont pas hésité à remonter les prix cibles du pétrole pour 2008 et 2009. Ainsi, Goldman Sachs estime que le baril de brut se négociera à 145 $US d’ici les 12 prochains mois. Avant-hier, la Financière Banque Nationale a révisé à la hausse de 33 % le prix du pétrole pour 2008 (à 120 $US), et de 38 % pour 2009.

Cependant, note le journaliste, un sondage de la firme Bloomberg mené auprès des services de recherche des maisons de courtage indique que le prix moyen du baril de brut devrait jouer dans les 97 $US en 2008. C’est que les analystes en énergie établissent leurs prédictions sur la tendance à long terme des prix, non pas sur les pics et les creux extrêmes comme ceux que nous connaissons depuis deux mois. Après tout, ils ont besoin de données fiables et durables pour fixer les cibles de bénéfices des entreprises du secteur de l’énergie. Mais ces données sont-elles réalistes ?

Aux prix actuels, il faudrait une solide correction des cours du pétrole pour que le marché retombe autour de 97 $US le baril. On est loin de ce scénario, indique David Parkinson. En effet, depuis le début de l’année, le prix moyen joue dans les 106 $US. L’arrivée de la belle saison laisse croire que les prix vont se raffermir plutôt que diminuer.

Ce n’est donc qu’une question de temps avant que les analystes ne rajustent à la hausse leurs prévisions de bénéfices. Et il est fort possible que cette révision soit substantielle et généralisée. Lorsque les analystes apporteront ces corrections, les investisseurs se rendront compte à quel point les actions des compagnies pétrolières étaient abordables durant le mois de mai.