Les banques face au défi de la rentabilité

Par La rédaction | 19 décembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le secteur bancaire n’en a pas fini de voir sa rentabilité malmenée par le contexte économique. Quels atouts devront-elles développer pour maintenir leurs marges dans les années à venir ?

Comme tous les acteurs de l’économie, les banques se sont retrouvées confrontées à une instabilité grandissante au cours de l’année 2022, marquée par la poursuite de la pandémie, la montée de l’inflation, le déclenchement de la guerre en Ukraine, la hausse des taux d’intérêt, et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement.

Dans ce contexte volatil, la valorisation des banques est en retrait comparativement à d’autres secteurs d’activité, pointe la Revue annuelle du secteur bancaire mondial du cabinet McKinsey.

Pourtant, la rentabilité des banques a atteint son plus haut niveau depuis 14 ans, avec un rendement des capitaux propres prévu entre 11,5 et 12,5 % au niveau mondial. Et les revenus sont en croissance, propulsés par la hausse des taux d’intérêt qui a dopé les marges nettes.

Ce portrait global masque de considérables différences d’une banque à l’autre, la plupart des banques peinant à dégager une marge supérieure à 4 % sur leurs fonds propres.

C’est en Europe que se posent les principales difficultés en matière de rentabilité, alors que la croissance, les marges et l’innovation caractérisent bien davantage les banques de la plupart des autres régions de la planète. Au niveau mondial, les banques spécialisées et les fintechs obtiennent de meilleures marges, tandis que les banques traditionnelles sont à la peine.

Or, aux défis actuels, se rajouteront d’autres enjeux décisifs dans les prochaines années. Les évolutions technologiques mettront une pression importante sur la capacité des banques à s’adapter à court terme, et à investir pour le long terme. Pour cela, elles devront être capables de s’affranchir de la dépendance de leurs marges aux taux d’intérêt, suggère McKinsey. Elles devront également écarter certains risques trop élevés, à la fois en s’éloignant de certains marchés géographiques, mais aussi en redoublant d’efforts pour contrer les cyberattaques.

Le cabinet américain recommande aussi de segmenter la clientèle pour proposer des approches mieux ciblées, en se basant sur des analyses avancées des données. De nouveaux services pourraient être proposés, tels que des accès privilégiés, liés à de nouvelles sources de revenus comme des abonnements. La rétention des talents et la capacité à se transformer pour être partie intégrante de la transition environnementale seront tout aussi décisives.