Les banques s’adaptent à l’ère des bas taux

8 octobre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : valerijsergeev / 123RF

Les mieux gérées ont déjà pris des mesures pour accroître leurs performances malgré tout, note Conor Muldoon, gestionnaire de portefeuille à Causeway Capital Management (Los Angeles).

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« Les banques gagnent de l’argent en utilisant les dépôts des uns pour prêter aux autres. Mais quand les taux sont bas, le montant qu’elles peuvent demander aux emprunteurs encaisse une chute. Les bas taux font pression sur leur marge nette d’intérêts », explique Conor Muldoon.

Face à des taux qui s’annoncent bas pour les temps à venir, et qui sont même négatifs dans certaines régions du monde, les banques peuvent utiliser des instruments de couverture des taux pour retarder les effets négatifs de quelques années, et utiliser le temps ainsi gagné pour se préparer à cette échéance. Parmi les mesures envisageables, selon l’expert, il y a les réductions de coûts, la réévaluation des actifs, et l’élargissement de l’écart de crédit des prêts. Mais ce ne sont pas tous les dirigeants qui y parviennent.

« Nous portons une attention particulière aux équipes de direction des institutions financières. Il est important qu’elles soient moins concentrées sur la croissance actuelle que sur la préparation à un environnement de taux bas où il sera difficile de générer des profits », dit Conor Muldoon.

L’expert donne deux exemples en Europe, où les taux sont encore plus bas qu’ici.

« L’italienne UniCredit est l’une de nos banques préférées. Elle s’est transformée depuis trois ans avec l’arrivée d’une nouvelle équipe de direction qui s’est concentrée sur la diminution des risques, l’amélioration du capital de base, et la réduction des coûts », dit Conor Muldoon.

UniCredit a ainsi entrepris de réduire la part des prêts non productifs dans ses états financiers, de 15 % il y a trois ans à un objectif de zéro en 2021. Elle a également coupé sa base de coûts de moitié, de 20 à 10 milliards d’euros. Ces rendements se sont améliorés en conséquence Et pourtant, le prix de son action ne reflète pas cela, remarque l’expert.

« Nous nous attendons à ce que la banque commence d’ici trois ans à rendre une part importante de capital à ses actionnaires, sous la forme de dividendes bonifiés et de rachats d’actions », entrevoit-il.

« Nous apprécions la britannique Barclays pour les mêmes raisons qu’UniCredit. Elle a subi une transformation depuis trois ans avec une nouvelle équipe de gestion concentrée sur la réduction des coûts et le développement des services corporatifs et d’investissement », poursuit Conor Muldoon.

Selon lui, Barclays est elle aussi offerte à rabais au vu de ses perspectives prometteuses.

« Nous nous attendons également à voir cette banque rendre du capital aux actionnaires sous la forme de dividendes bonifiés et de rachats d’actions dans les douze prochains mois. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.