Les États-Unis imposent des droits compensatoires au papier importé de Chine

2 avril 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(02-04-07)Mettant au rancart une politique vieille de 10 ans, le département américain du commerce a décidé d’imposer des droits compensatoires de 10,9% à 20,35% sur les papiers couchés en provenance de Chine.

L’organisme se rend donc ainsi aux arguments d’un nombre croissant d’entreprises américaines qui estiment que les marchandises chinoises bénéficient d’un avantage indu, celui d’être subventionné. Depuis quelques mois, plusieurs projets de loi réclamant des changements à la politique américaine en matière de droits compensatoires ont été déposés au Congrès.

Cette politique, rappelons-le, prévoit la non-imposition de droits compensatoires sur les marchandises exportées par les pays dont l’économie est contrôlée par l’État, comme la Chine et le Viêt-nam.

L’an dernier, le fabricant de papier NewPage, de l’Ohio, a porté plainte contre la Chine, l’Indonésie et la Corée du Sud, les accusant de subventionner les papiers glacés qu’elles exportaient vers les États-Unis. Le Département du commerce a rejeté la réclamation de NewPage, estimant qu’il était pratiquement impossible de déterminer la part qu’occupent les subventions dans les frais de production des entreprises chinoises, indonésiennes et sud-coréennes.

Mais le Département du commerce subit d’intenses pressions. De nombreux politiciens américains s’inquiètent du déficit de la balance commerciale des États-Unis vis-à-vis de la Chine. Ce déficit est estimé à 233 milliards de dollars, et à moins d’une intervention musclée des autorités américaines, rien n’indique qu’il se résorbera sous peu.

Vendredi dernier, la banque centrale de Chine soulignait que le PIB de l’Empire du Milieu progressera de 10% en 2007. Certes, il s’agit d’une décélération comparativement aux 10,7% enregistrés en 2006, mais la croissance demeure tout de même phénoménale.

Une certaine inquiétude semble se répandre dans les milieux financiers internationaux. D’une part, un tel taux de croissance signifie que les mesures mises en place par le gouvernement chinois pour empêcher l’économie de surchauffer sont vaines. D’autre part, on craint que le système financier chinois ne puisse pas supporter une telle pression très longtemps.