Les gestionnaires de fonds sous-pondèrent le secteur des ressources

26 avril 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(26-04-2006) Rudy Luukko, rédacteur en fonds de placement à Morningstar Canada, constate que la plupart des gestionnaires de fonds communs au pays consacrent actuellement au secteur des ressources naturelles « une pondération inférieure à celle de l’indice boursier ».

Au 31 mars 2006, les actions des secteurs de l’énergie et des matériaux constituaient 45,2 % du marché boursier canadien, calcule Rudy Luukko. Or, seulement 90 des 546 fonds communs et distincts qui font partie de la catégorie actions canadiennes de Morningstar Canada affichaient une participation supérieure à 45 % dans ces secteurs. Même que près de la moitié de ces fonds, soit 264 sur 546, assignaient moins de 35 % de leurs positions en actions canadiennes au secteur des ressources.

Rudy Luukko estime que les gestionnaires qui sous-pondèrent ces secteurs hautement profitables jusqu’ici ne manquent pas de cran. « Parmi les fonds d’actions canadiennes aux mandats diversifiés, les plus grandes victoires du premier trimestre et début du deuxième trimestre revenaient à ceux dont les gestionnaires ont misé plus de la moitié de leur portefeuille d’actions canadiennes dans les secteurs de l’énergie et des matériaux », note-t-il.

À l’opposé, ceux qui ont boudé le secteur des ressources « pataugent dans l’ensemble au bas du palmarès ». Ils doivent d’ailleurs composer avec des clients mécontents qui évitent d’acheter de nouvelles parts ou qui vendent carrément leurs titres.

« Parmi les fonds les plus connus qui se trouvent dans cette situation, on note la présence du Fonds canadien Mackenzie Ivy, géré par Jerry Javaksy de la Corporation financière Mackenzie, et le fonds Destinée canadienne Trimark, géré par Geoff MacDonald de Placements AIM Trimark », dit Rudy Luukko.

Mais le vent commence à tourner. En effet, de plus en plus de gestionnaires estiment que les secteurs des ressources, de l’énergie et des matériaux de base sont pleinement évalués et qu’il serait sage de s’en écarter pour l’instant. Les tenants de la rotation des titres cycliques font preuve d’une certaine crainte vis-à-vis de ces secteurs depuis quelques semaines déjà. Quant aux gestionnaires « contrarian », ils jugent que la dernière flambée des prix de l’énergie et des matériaux de base justifie leur décision rechercher d’autres secteurs au potentiel de croissance plus prometteur.

Au cours du 1er trimestre, Rudy Luukko fait remarquer que « l’absence d’actions de ressources n’a pas nécessairement toujours occasionné des rendements retardataires ». Ainsi, le fonds Avantage AIC et Avantage AIC II ont affiché des rendements respectables de 10,8 % et 10,7 % respectivement, battant ainsi tous deux le marché pendant cette période. Pourtant, ces fonds sont reconnus pour leur dédain des actions cycliques, comme celles du secteur des ressources. Cela ne les a pas empêchés de tirer leur épingle du jeu.