Les pertes d’emploi aux États-Unis sont moins élevées que prévu en avril

5 mai 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Selon les dernières statistiques du Département du travail américain, publiées vendredi, seuls 20 000 postes ont été perdus aux États-Unis et le taux de chômage a chuté de 5,1 % à 5% en avril. Puisque les économistes interviewés par l’Agence Bloomberg prédisaient un taux de chômage de 5,2% et un déclin de 75 000 emplois, comparable aux 81000 postes en moins le mois précédent, les données d’avril sont perçues comme un signe que le ralentissement économique pourrait être moins prononcé que la récession de 2001.

Ce sont les secteurs de la construction (-61 000 emplois) et de l’industrie manufacturière (-46 000 emplois) qui ont reculé. Les services, quant à eux, ont créé 90000 postes, grâce aux secteurs de l’éducation, des services de santé, de l’hôtellerie, des services professionnels et d’affaires. Parmi ces nouveaux emplois, 39 000 sont temporaires.

La baisse de l’emploi dans le secteur manufacturier surprend. « Ceci semble indiquer que le ralentissement de la demande intérieure est plus importante que la relance des exportations », commente Paul Ferley, économiste adjoint à la RBC.

«Nous sommes en récession, ce rapport ne change pas cela, lance Ellen Zentner, économiste à la Banque de Tokyo-Mitsubishi UFJ Ltd., à New York. Ce qu’il soutient, c’est l’idée que le repli sera plus faible. Les dépenses des consommateurs ne péricliteront pas.»

Face à ces signes positifs, les économistes croient à ce que la Réserve fédérale cessera la baisse de taux, après sept réductions depuis septembre. Toutefois, il faudra d’abord attendre que les données de mai confirment celles d’avril avant toute décision lors de la prochaine réunion du comité monétaire de la Fed en juin.

«Même si ces chiffres montrent une baisse moins importante que prévu des emplois, cette faiblesse entraînera un recul modeste de l’activité économique dans le trimestre en cours, croit Paul Ferley. Ce n’est qu’au troisième trimestre qu’on pourrait s’attendre à une reprise sous l’impulsion des remboursements d’impôts». Il estime donc que la Fed pourrait continuer à réduire les taux.