Les quatre tendances clés en gestion de patrimoine

Par La rédaction | 29 juin 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Fabrizio Zanier / 123RF

Un investisseur canadien sur cinq envisage de changer de fournisseur de services financiers au cours des trois prochaines années. Globalement, ils aiment avoir accès à une plus grande gamme de produits. S’ils sont enclins à utiliser des outils numériques, ils recherchent également une relation significative avec un conseiller ou un gestionnaire. Enfin, ils peuvent choisir un investissement axé sur les critères ESG (environnement, société et gouvernance), mais pas au détriment de solides performances.

Ce sont là les quatre grandes tendances qui vont marquer la gestion de patrimoine dans les prochaines années, selon le nouveau rapport d’EY intitulé Global Wealth Research Report 2021. Il fournit également des informations clés pour aider les firmes à se positionner favorablement dans ce nouveau contexte.

OUVERTS AU CHANGEMENT

Comme raisons principales pour changer de conseiller, les investisseurs indiquent la performance de leurs investissements et la pandémie, à 26 % chacune. Cette intention se manifeste plus fortement chez la génération X (46 %) et les baby-boomers (29 %).

Cela peut représenter un enjeu, mais aussi une occasion d’affaires pour les cabinets de services financiers. Comprendre ce qui motive les investisseurs à rechercher de nouvelles options permettra « d’adapter les offres de manière proactive », selon les auteurs du rapport.

Pour son étude, EY a interrogé 500 investisseurs canadiens. Il en ressort qu’un peu plus de 10 % des répondants comptent sur les fintechs aujourd’hui, un nombre qui est appelé à croître rapidement au cours des trois prochaines années.

Alors que seulement 4 % des investisseurs mentionnent le numérique comme raison pour laquelle ils souhaitent changer de fournisseur, ils sont 25 % à souhaiter voir une composante numérique dans les offres de services de leur conseiller actuel. Répondre à ce besoin en développant des offres numériques attrayantes permettra d’approfondir les relations existantes – ou en créer de nouvelles.

CHOIX DE PRODUITS

Les investisseurs souhaitent avoir accès à une plus grande gamme de produits. Actuellement, ils utilisent en moyenne 4,1 produits de placement, mais ils s’attendent à adopter une moyenne de 5,5 produits d’ici 2024.

Par ailleurs, environ la moitié des répondants préfèrent utiliser un fournisseur de services financiers à source unique. C’est surtout le cas des investisseurs prudents – et ceux qui ont des connaissances faibles à moyennes en investissement. Au fur et à mesure qu’ils gagnent en sophistication en termes de profil de risque et de connaissances en investissement, ils sont plus disposés à utiliser plusieurs fournisseurs.

Si près de 60 % des investisseurs ne sont pas préoccupés par les frais cachés, une minorité non négligeable, surtout chez les millénariaux et les investisseurs très fortunés, affiche un scepticisme à ce sujet.

Pour les grandes firmes, offrir plus de produits permettra de consolider la relation avec les clients. Du côté des conseillers indépendants, explorer des partenariats serait un moyen efficace d’élargir l’offre de produits.

FAVORISER UNE APPROCHE HYBRIDE

Même s’ils reçoivent un portrait numérique de leurs investissements, les investisseurs n’en souhaitent pas moins avoir une analyse plus approfondie de leur conseiller. Plus de la moitié (56%) se disent intéressés à utiliser davantage d’outils numériques et virtuels à l’avenir (des conseillers robotiques notamment), surtout les millénariaux et les membres de la génération X.

Par ailleurs, lorsqu’il s’agit de trouver réponse à des interrogations ou de planifier les plus grands moments de la vie, ils manifestent un plus grand intérêt à préserver des interactions personnalisées et authentiques avec un vrai conseiller.

Trouver le bon équilibre entre les outils numériques et les conseils en face à face permettra aux fournisseurs de se démarquer. La technologie peut permettre la vente croisée de produits et des expériences personnalisées. Les investisseurs vont être enclins à partager des données — plus que ne le pensent les firmes — s’ils peuvent ainsi obtenir un service amélioré ou personnalisé qui entraîne des résultats supplémentaires.

OUI A L’INVESTISSEMENT DURABLE, MAIS…

Quand vient le temps de choisir un gestionnaire de patrimoine, son offre en investissement durable constitue le sixième facteur le plus important aux yeux des investisseurs canadiens. Cela vient derrière de solides performances, une large gamme de produits, des frais compétitifs, une réputation de conseiller et une offre numérique solide.

Même s’ils se soucient de l’impact de leurs investissements selon les critères ESG (environnement, société, gouvernance), ils ne veulent pas que ce soit au détriment de leurs rendements.

À noter toutefois que, alors que 73 % des répondants ont des objectifs de développement durable (essentiellement axés sur l’environnement), environ la moitié déclarent que leurs conseillers n’y sont pas sensibles. Il y a là une demande à combler.

La rédaction