Les Québécois adoptent les services bancaires en ligne

Par La rédaction | 28 novembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Jeune femme consultant son téléphone intelligent, effectuant un paiement en ligne.
Photo : Sergey Skripnikov / 123RF

Les Québécois sont de plus en plus nombreux à utiliser internet pour effectuer leurs opérations bancaires, révèle l’enquête NETendances 2018 réalisée par le CEFRIO. Mais en ce qui concerne les nouvelles solutions en ligne, bien que leur notoriété soit immense, leur usage est encore limité.

Selon le sondage, 80 % des Québécois ont adopté internet pour leurs opérations bancaires, soit une croissance de 15 points de pourcentage en trois ans. Les trois quarts des répondants disent d’ailleurs employer cette technologie sur une base mensuelle.

En fait, 71 % des Québécois affirment utiliser le plus souvent un moyen numérique pour effectuer leurs opérations bancaires. Parmi cette proportion, près de la moitié (49 %) se servent d’un appareil mobile.

Les internautes québécois profitent également des outils financiers mis à leur disposition par les institutions financières. 25 % des internautes en ont utilisé au moins un dans la dernière année. Il est intéressant de voir que le simulateur de prêt hypothécaire est l’outil le plus populaire (12 %), suivi par le calculateur de budget (8 %) et le calculateur de retraite ou de REER (7 %).

Ces résultats témoignent de la confiance des internautes vis-à-vis les sites des institutions financières. Ainsi, 74 % d’entre eux affirment faire davantage confiance à la sécurité de ces sites Web qu’aux autres sites transactionnels, une croissance de 8 points de pourcentage en deux ans.

Les succursales bancaires restent toutefois prisées par les plus âgés. Ainsi, la plupart des Québécois qui disent ne plus vouloir se rendre en succursale pour leurs opérations bancaires courantes sont des jeunes. 53 % des personnes de 18 à 34 ans ne veulent plus devoir se déplacer, contre 51 % chez les 35 à 54 ans, 39 % pour les 55 à 64 ans et 30 % chez les 65 ans et plus.

« On observe un changement de pratique en fonction de l’âge. En effet, les adultes de 18 à 44 ans sont plus nombreux (39 %) à utiliser l’application mobile de leur institution financière comme principal moyen pour effectuer des opérations bancaires, tandis que les adultes de 65 ans et plus optent davantage pour des moyens plus traditionnels, tels qu’aller directement en succursale (47 %) », explique Claire Bourget, directrice principale, recherche marketing au CEFRIO.

INTERNET, PREMIER RECOURS DES MILLÉNIAUX

Les jeunes ont aussi davantage le réflexe d’utiliser internet pour s’informer ou acquérir des produits que les autres tranches d’âge. Selon l’enquête, une grande majorité des 18 à 34 ans (82 %) ont comme premier réflexe de consulter le site Web de leur institution financière lorsqu’ils cherchent des informations sur des produits. Et beaucoup (69 %) l’utilisent également pour acquérir des produits ou des services financiers simples.

Si cette proportion est particulièrement élevée chez les jeunes, elle reste relativement haute pour les autres tranches d’âge. Ainsi, 69 % des 35 à 53 ans utilisent le site Web de leur institution pour obtenir de l’information et 56 % l’utilisent pour se procurer des produits, contre 52 % et 43 % des 55 à 64 ans; et 44 % et 31 % des plus de 65 ans.

Les internautes Québécois se disent également de plus en plus intéressés à faire affaire avec un agent virtuel (chatbot). Cette proportion a monté de 4 points de pourcentage en un an passant à 26 % en 2018. De nouveau, ce sont les internautes les plus jeunes qui se disent le plus intéressé (40 %) et qui connaissent la plus forte croissance de leur intérêt avec une augmentation de 9 points de pourcentage en un an.

ENCORE PEU POPULAIRES

Le sondage montre cependant que certaines pratiques sont encore peu populaires. Ainsi, très peu d’internautes sont assez à l’aise pour faire leurs placements financiers en ligne (16 %). Cette proportion baisse encore lorsqu’il s’agit d’acheter ou de vendre ses actions en ligne (9 %) ou d’ouvrir un compte de courtage sur internet (2 %).

Les robots-conseillers en planification financière sont eux aussi encore peu connus des Québécois. Seuls 14 % des répondants disent en avoir déjà entendu parler. Le niveau d’utilisation est quant à lui plutôt marginal. Ainsi, seuls 10 % des adultes qui en ont entendu parler les utilisent.

LA NOTORIÉTÉ DÉPASSE L’USAGE

Si certaines solutions financières en ligne sont, elles, très populaires, elles sont parfois très peu utilisées. Ainsi 75 % des adultes québécois disent connaître la monnaie virtuelle, soit une grande augmentation par rapport à 2017 où ce taux était à 54 %, mais seulement 2 % l’utilisent.

« La couverture médiatique portant sur les monnaies virtuelles au cours de la dernière année a pu favoriser cette croissance de leur notoriété au sein de la population. Néanmoins, même si un plus grand nombre de Québécois en ont entendu parler, le taux d’utilisation de la monnaie virtuelle demeure très faible en 2018, se situant à 2 % chez les adultes québécois », explique Claire Bourget.

On peut constater une tendance similaire avec le sociofinancement. 28 % des Québécois disent être familiers avec cette pratique, mais seuls 4 % d’entre eux la pratiquent.

Finalement, des nouvelles pratiques financières en émergence, ce sont les solutions de paiement rapides utilisées en magasin qui se démarquent. Ainsi, 55 % des Québécois ont utilisé, au cours de la dernière année, la solution de paiement sans contact Flash pour effectuer un achat en magasin, soit une croissance de 9 points de pourcentage par rapport à 2017.

Le paiement mobile, par le biais d’un téléphone intelligent, a également fait un bond de 5 points de pourcentage de 2017 à 2018, et est désormais utilisé par 10 % des Québécois. Les plus jeunes sont les plus grands utilisateurs de ces nouvelles méthodes de paiement.

Ce sondage a été réalisé auprès de 1 000 adultes québécois du 2 au 20 mai 2018 par voie téléphonique.

La rédaction