L’indicateur avancé américain, un bon outil de prévision?

5 juin 2005 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(15-06-05)Pas autant que par le passé, dit Clément Gignac, économisteen chef et stratège à la Financière Banque Nationale.

Selon lui, deux composantesde l’indicateur avancé aux États-Unis ne reflètentplus les conditions actuelles du marché et ont tendance à fausserles messages qu’il devrait envoyer.

D’une part, la pentede la courbe de rendement lance depuis quelque temps des signaux négatifsqui n’ont «pas de raison d’être». ClémentGignac précise que, dans le passé, lorsque la courbe s’aplatissait,cela signifiait la plupart du temps que la récession guettait l’économieaméricaine. «Après la publication de mauvais indicateurséconomiques, les marchés anticipaient des baisses de taux de lapart de la Fed, ce qui entraînait une diminution des taux à longterme.» Or, présentement, on assiste à un aplatissementde la courbe, mais avec une baisse des taux longs, qui sont plus bas aujourd’huiqu’ils ne l’étaient lorsque la Fed a commencé àdonner un tour de vis.

Comment expliquer cetteapparente aberration? Clément Gignac croit que les achats des banquescentrales asiatiques, ceux des fonds de pension ou même une confianceabsolue en la Fed exercent une pression à la baisse sur les taux longscorporatifs et hypothécaires. Contrairement à ce qui devrait sepasser, «les conditions financières demeurent très souples,favorisant les consommateurs et les entreprises», dit-il.

L’autre composanteproblématique est la place trop importante(près de 30 %)qu’occupele secteur manufacturier au sein de l’indicateur avancé. Depuis1960, note Clément Gignac, le poids de ce secteur dans l’économieaméricaine a diminué constamment, à tel point qu’ilne représente maintenant que 13 % de l’économie. Le «déclinstructurel» du secteur manufacturier devrait avoir de moins en moins d’effetsur celle-ci, mais cela ne transparaît pas dans l’indicateur avancé.