L’investissement socialement responsable bondit

(23-03-2007)Selon la Social Investment Organization(SIO), la valeur des placements effectués au Canada dans des actifs liés à des investissements socialement responsables a crû de 668 % en deux ans, passant 65,5 à 503,6 milliards de dollars de 2004 à 2006.

La SIO explique ce bond spectaculaire par la prise de conscience des enjeux environnementaux, rapporte Advisor.ca. « L’industrie des services financiers n’est pas aveugle. Elle aussi se rend compte que les changement climatiques ont un impact sur l’avenir des économies mondiales, des génération futures et de la planète », a indiqué Eugene Ellmen, directeur général de l’organisme de Toronto.

Les régimes de retraite, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec, ont largement contribué à cet essor. En 2004, elles avaient pour 25 milliards de dollars d’argent investi dans des actifs « socialement responsables ». En 2006, c’était… 17 fois plus! « Les caisses de retraites adoptent des politiques d’investissement responsable pour les mêmes raisons qui incitent les gens à acheter des autos hybrides », dit Eugene Ellmen.

Appelé à commenter ces données, Gary Hawton, président des fonds Meritas, a souligné que les conseillers ne peuvent plus ignorer les exigences des consommateurs relativement aux questions d’environnement et de justice sociale. « Si le Régime de pensions du Canada trouve que l’investissement responsable est un choix sensé, les conseillers seraient mal venus de dire le contraire. »

Et il n’y a pas que la bonne conscience qui pousse les investisseurs à opter pour une telle avenue. C’est que les rendements sont aussi au rendez-vous.

La semaine dernière, Conseiller.ca rapportait que sur 28 fonds communs socialement responsables scrutés par Corporate Knights en 2006, la moitié ont produit des rendements supérieurs à la moyenne de leur catégorie respective. Du côté des actions, par exemple, la moyenne sur un an a été de 11,37 %, alors que la performance de l’ensemble des fonds s’est chiffrée à 11,29 %.

« Nous avons consacré beaucoup du temps pour faire valoir notre point de vue, note Eugene Ellmen. Mais enfin, l’industrie des services financiers se rend à nos arguments. »