L’IQPF s’allie aux CFP

Par Yves Bonneau | 4 juin 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’IQPF et le Conseil relatif aux standards des planificateurs financiers (CRSPF), connu sous le vocable anglais de Financial Planners Standards Council (ou FPSC), ont annoncé en primeur aux planificateurs financiers réunis au congrès de l’Institut que les deux plus importants organismes responsables de l’octroi du titre de planificateur financier au Canada forment dorénavant une alliance stratégique.

À cet égard, l’IQPF et le CRSPF ont avalisé un accord de principe qui permettra à terme aux planificateurs financiers diplômés de l’IQPF de passer l’examen du CRSPF et d’obtenir en retour le titre de CFP (certified financial planner). Le titre, rappelons-le, n’a pas droit de cité au Québec, puisque le seul titre autorisé est et demeure toujours celui de Pl. Fin. de l’IQPF.

Grâce à cette entente, la réciproque sera aussi possible, avec une difficulté supplémentaire cependant. Les CFP canadiens pourront obtenir le titre de Pl. Fin en réussissant le substantiel examen de l’IQPF, et devront en plus détenir un diplôme universitaire dans un domaine connexe (administration, droit ou économie, par exemple). « Nos diplômés possèdent tous une formation universitaire, nous exigeons donc le même standard de formation aux CFP qui veulent devenir Pl. Fin. », souligne la directrice générale de l’IQPF, Jocelyne Houle-LeSarge.

Pour le président et chef de la direction du CRSPF, le Torontois Cary List, présent au congrès pour l’occasion, il s’agit d’une entente marquante qui démontre qu’entre gens de bonne volonté, il est possible de travailler ensemble pour un même objectif qui dépasse largement les questions de standards de pratique de la planification financière et les besoins de mobilité inter-provinciale de certains planificateurs. « Nous croyons que nos programmes se valent et nous voulons offrir à nos planificateurs respectifs de profiter de notre synergie, nos meilleures pratiques, notre matériel de formation continue, etc. », affirme M. List manifestement très enthousiaste d’avoir entériné cette entente suite à des dicussions qui durent depuis sept ans. « Nous partageons aussi le but commun de faire reconnaître le statut de profession de planificateur financier », a ajouté Mme Houle-LeSarge avec la même ferveur.

« Une première remarquable » S’appuyant sur le contre-exemple du projet de commission de valeurs mobilières canadienne, M. List a lancé qu’il était temps que des organisations comme les leurs ouvrent la voie par leur leadership. « C’est une première remarquable que nous avons accomplie et ça permettra de mieux desservir tous les Canadiens dont les besoins en planification financière ne cessent de croître », a-t-il fait remarquer. Cette entente de principe devrait déboucher sur un accord formel d’ici septembre. Entretemps, la refonte de la méthodologie du cours de CFP est prévue pour juillet 2010. L’épreuve ultime passera alors d’un examen unique de six heures à un programme tripartite comprenant deux examens et l’élaboration d’un plan financier appliqué (appelé Capstone course). Tout cela devrait, selon le président du CRSPF, rapprocher davantage les deux partenaires et faire en sorte qu’il sera plus facile de définir les points de correspondance des programmes respectifs.

De son côté, l’IQPF entend offrir de la formation aux CFP désirant pratiquer au Québec, par le truchement de cours à distance sur les questions particulières au territoire québécois telles la fiscalité provinciale, le Code civil et sur les divergences en planification de retraite entre le Québec et le reste du Canada.

« Cette entente de principe ouvre la porte à de futurs projets de collaboration entre nous. Cela s’est fait dans notre meilleur intérêt et surtout pour le meilleur intérêt des consommateurs », ont soutenu au diapason Mme Houle-LeSarge et M. List. Par contre, ils ont confirmé qu’aucune intention de fusion des deux organismes n’était envisagée à court ou long terme.

Quelque 17 000 conseillers portent le titre de CFP au Canada, Cary List estime que jusqu’à 20 % ou « plusieurs centaines » de CFP travaillant dans des communautés aux frontières du Québec comme Ottawa ou Campbellton, pourraient se prévaloir de cette nouvelle prérogative. Les données démographiques fournies par le CRSPF indiquent depuis cinq ans que plus du tiers des CFP ont maintenant plus de 50 ans. Il y a environ 150 CFP enregistrés au Québec présentement.

Premières réactions partagées Quelques planificateurs interrogés au congrès ont montré peu d’intérêt à doubler leur titre. D’autres comme Sylvain B. Tremblay, Pl. Fin., vice-président relations d’affaires Gestion privée avec Optimum gestion de placements, y voit au contraire une belle occasion d’ajouter une corde de plus à son arc advenant que son travail l’amène à pratiquer à l’extérieur du Québec. « Je vais m’empresser de faire l’examen de CFP pour obtenir le titre, c’est une initiative formidable! », a-t-il jugé.

Le congrès de l‘IQPF se déroulait à Gatineau du 2 au 4 juin, à l’hôtel Hilton Lac-Leamy. L’IQPF célèbre son 20e anniversaire de fondation.

Yves Bonneau