Marché immobilier aux États-Unis : la bulle est sur le point d’éclater

29 octobre 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
2 minutes de lecture

Clément Gignac estime que le déséquilibre du marché résidentiel aux États-Unis, loin de se résorber, continue de s’amplifier. Le nombre de maisons unifamiliales vendues poursuit sa descente, en même temps qu’augmente le stock des propriétés invendues.

La situation n’est guère plus rose du côté des condos. Le nombre d’unitésà vendre a grimpé de 80 % en deux ans, constate l’économiste en chef et stratège à la Financière Banque Nationale. Il faut maintenant 12,6 mois pour réussir à vendre une unité, alors qu’il y a deux ans, les condos trouvaient preneurs au bout de 5,1 mois.

Évidemment, les prix sont à l’avenant. En septembre dernier, le prix médian des maisons existantes vendues était en baisse de 9 % par rapport au sommet atteint en juillet 2006. « Mesuré en termes réels, c’est-à-dire dégonflé par l’indice des prix à la consommation, le prix était en baisse de 12,8 % depuis son dernier sommet. Or, une baisse de 14 % est le seuil qui définit l’éclatement d’une bulle immobilière tel que défini par le Fonds monétaire international », estime Clément Gignac.

Malgré cette solide correction, le déséquilibre du marché résidentiel n’a fait que s’amplifier. « Il faut s’attendre à d’autres baisses de prix, dit l’économiste. Ce n’est donc qu’une question de temps avant que la situation actuelle puisse être officiellement qualifiée de bulle immobilière qui a éclaté. »

Or, l’expérience a montré que l’éclatement d’une bulle immobilière a deux fois plus d’impact sur les dépenses de consommation et les investissements des entreprises que l’éclatement d’une bulle boursière. « Les perspectives pour l’économie américaine sont donc en train de s’assombrir », conclut Clément Gignac.