Monnaie courante, la fraude en matière de placement?

4 octobre 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(04-10-06)Octobre, le mois de l’éducation des investisseurs, commence sur le pied gauche cette année. Selon un sondage des Autorités canadiennes en valeurs mobilières(ACVM), un participant sur trois a déclaré avoir été approché pour réaliser un placement frauduleux. À peine 14 % d’entre eux ont dénoncé ces occasions d’investissement douteuses, bien que 86 % aient dit être sensibles à l’obligation de les déclarer.

Malgré leur expérience avec la fraude, un peu plus de la moitié des investisseurs(51 %)croient être autant que quiconque des victimes potentielles, tandis que 47 % sont d’avis que la fraude en matière de placement est monnaie courante!

C’est donc sans surprise qu’on apprend que les Canadiens « sont d’avis que la sensibilisation des investisseurs et l’expulsion des contrevenants devraient être des priorités fondamentales des autorités de réglementation », notent les ACVM.

Outre ces constatations, l’étude révèle que les Canadiens semblent saisir l’importance d’investir et la valeur de la sensibilisation. En effet, 72 % des personnes interrogées épargnent ou investissent pour leur avenir, principalement au moyen de REER et de régimes de retraite. En outre, 64 % des participants disent comprendre l’importance d’appliquer des concepts clés comme la diversification. Cependant, d’autres résultats montrent que les connaissances ne sont pas mises en application. Ainsi:

* La plupart des participants(88 %)jugent important d’avoir un plan financier, mais plus de la moitié(58 %)n’en possèdent pas. * La vaste majorité(92 %)considère comme important d’effectuer des recherches indépendantes avant d’investir. Or, 49 % n’ont pas effectué personnellement de recherches préalables lors de leur dernier investissement, et 22 % ont investi dès qu’ils ont appris l’existence d’une occasion de placement. Parmi les 44 % qui n’ont pas effectué de recherches, 72 % s’en sont remis exclusivement à l’avis de leur conseiller.* Plus de la moitié des personnes sondées(51 %)ont confiance en leurs décisions de placement, et 64 % ont dit connaître les sources à consulter pour vérifier les occasions de placement. Toutefois, les résultats sont mitigés au chapitre de la compréhension des concepts de base(comme la tolérance du risque).

L’étude des ACVM met en lumière des disparités régionales. En ce qui concerne le Québec:

– 31 % des participants possèdent un plan financier assorti d’objectifs de placement clairs(moyenne nationale : 38 %).- 94 % des personnes interrogées sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle ils ne devraient pas investir sans effectuer de recherches indépendantes, mais 39 % d’entre elles seulement ont effectué des recherches sur leur dernier placement(moyenne nationale : 48 %).- 51 % jugent que la fraude en matière de placements est répandue dans leur province, et 58 % croient qu’ils risquent autant que quiconque d’en être victimes, ce qui est supérieur à la moyenne nationale de 51 %.- 35 % des participants croient que la meilleure façon de faire de l’argent à la Bourse est d’obtenir de l’information privilégiée(moyenne nationale : 19 %).