Norshield en eaux troubles

9 mai 2005 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(09-05-2005)Après Gestion de Placements Alternatifs Portus, voilà qu’unautre fonds de couverture(hedge fund)est sur la sellette.

Il s’agit du Groupe Financier Norshield, basé à Montréal,qui refuse de rembourser les clients de sa famille de fonds Olympus Univest.Norshield aurait pris cette «décision temporaire» afin defaire face à une crise de liquidité causée par l’exodede clients institutionnels. Ceux-ci, apeurés par les déboiresjuridiques de Norshield et les soupçons de fraude dont est l’objetson président, John Xanthoudakis, veulent récupérer leurargent.

Au départ, Norshield disait avoir besoin de 60 à 90 jours pouraccéder à l’actif des fonds Olympus Univest, évaluéà 375 millions de dollars. Mais la situation pourrait changer. En effet,Norshield a annoncé vendredi dernier la vente de sa division de gestionde placement, celle-là même qui gère les fonds Olympus Univest.

L’acheteur est Aragon Investments Corp., une filiale du géantaméricain Citadel Group, spécialisé dans la commercialisationde fonds de couverture. La clôture de la transaction est prévued’ici le 30 juin prochain et est sujette à l’approbationdes autorités réglementaires. Il a été impossiblede savoir quand Aragon Investments dégèlera les fonds. L’entreprisea simplement mentionné que la transaction a été réaliséedans le but de «créer de la valeur pour nos parties intéressées,y compris les investisseurs actuels et éventuels. Notre plan est d’apporterune approche revitalisée au profit des clients actuels et nouveaux.»

Parmi ces «clients actuels» qui réclament leur argent figurel’Industrielle Alliance. L’assureur de Québec offre deuxfonds distincts de couverture gérés par Norshield, le Fonds Multistratégieset le Fonds Négociation mondiale. Il a confié 80,2 millions dedollars à Norshield.

Jeudi dernier, l’Industrielle Alliance a tenté de rassurer sesclients. «Nous continuons à assurer la liquidité des fonds,comme auparavant, selon les conditions stipulées aux contrats. Nous n’avonsd’ailleurs aucune indication laissant entendre que les sommes investiesdans les fonds sont en danger», a déclaré Yvon Charest,président et chef de la direction de l’Industrielle Alliance.

Outre l’Industrielle Alliance, trois autres institutions du Québecveulent ravoir leur argent, indique le journal La Presse. La Caisse de retraitede la Ville de Sherbrooke, le Régime de retraite de la Ville de Lavalet la Fondation Chagnon auraient confié quelque 70 millions de dollarsà Norshield.

Rappelons que les difficultés de Norshield sont liées àune chicane avec la firme Cinar. Entre 1998 et 2000, Norshield lui a conseilléde transférer 121 millions de dollars américains aux Bahamas.Selon La Presse, Cinar soutient qu’il lui manque une quarantaine de millionset en tient Norshield pour responsable. S’estimant diffamés, Norshieldet son président ont intenté une poursuite de 10 millions de dollarscontre Cinar.