Pas de rendement réel sans risque

Si la Banque du Canada évoque des taux futurs entre 2,5 et 3,5 %, ils devraient plutôt plafonner au niveau de l’inflation, croit Patrick O’Toole, titres à revenu fixe mondiaux pour Gestion d’actifs CIBC.

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L’expert fait référence au rapport de la Banque du Canada sur la politique monétaire diffusé en juillet, qui faisait mention d’un niveau neutre de politique monétaire entre 2,5 et 3,5 %.

« Nous croyons que les taux seront plus bas à long terme, car l’inflation a été de 2 % en moyenne depuis dix ans. Si les taux évoqués sont mis en place, cela reviendra à offrir aux investisseurs un rendement réel de 0,5 à 1,5 % au-dessus de l’inflation. Pourquoi devrait-elle les payer s’ils ne prennent aucun risque ? On ne devrait pas recevoir de récompense sans risque », dit Patrick O’Toole.

Cependant, selon lui, les perspectives de la Banque du Canada sont à prendre avec un grain de sel, de l’aveu de son propre dirigeant Stephen Poloz.

« Lors de son discours [à Jackson Hole au Wyoming le 25 août], il a mentionné les perturbations apportées par le numérique dans les prédictions basées sur les modèles traditionnels. Cela revient à admettre que les modèles principaux utilisés par la Banque du Canada pour prendre le pouls de l’économie et de l’inflation ne sont pas totalement adaptés à la nouvelle économie », dit Patrick O’Toole.

« Les modèles sont basés sur des événements historiques, et sur les interactions entre diverses variables. Or, une nouvelle variable est venue s’ajouter. Même si certains pourraient dire que la révolution numérique n’est pas nouvelle, elle est vraiment en train de transformer les comportements des entreprises et des consommateurs. Cela rend difficile toute modélisation. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.