Pas facile de trouver les bons gestionnaires de fonds

19 juin 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Dénicher un bon gestionnaire de fonds communs est plus facile à dire qu’à faire. Pourtant, il s’agit de l’aspect le plus important qui entoure l’investissement dans ces instruments de placement, dit Mark Chow, analyste à Morningstar Canada.

L’expert admet que l’évaluation de la compétence des gestionnaires est un exercice subjectif qui va bien au-delà des chiffres et des statistiques. «Même les meilleurs gestionnaires ne sont pas toujours au sommet des classements», note Mark Chow.

Mais qu’examine-t-il, au juste? En premier lieu, la rigueur. Cela veut dire la capacité des gestionnaires à suivre un processus d’investissement clair, qui le comprennent bien et qui y adhèrent. «En règle générale, le gestionnaire est responsable de trouver les titres que le marché n’a pas encore complètement reconnus. Il est souvent mieux de laisser l’orientation du marché aux économistes, aux stratèges et aux diseuses de bonne aventure», souligne Mark Chow.

Dans cette optique, un bon gestionnaire, aux yeux de Morningstar Canada, est celui qui garde le cap malgré les tempêtes. Mark Chow devient inquiet quand un gestionnaire axé sur la valeur, par exemple, adopte une stratégie de croissance simplement parce que les actions de croissance ont la cote. «Bien qu’il semble idéal pour un gestionnaire d’acheter des actions qui se comporteront bien, qu’elles soient axées sur la croissance ou sur la valeur, cela peut l’amener hors de sa zone de confiance, où il est plus enclin à commettre des erreurs», dit-il.

Puisque nul ne peut prévoir à tout coup la direction des marchés, il est normal que les gestionnaires soient à côté du marbre à l’occasion. Cependant, le processus de placement est une facette sur lequel ils ont un contrôle absolu. «Nous pardonnons moins facilement à un gestionnaire qui commet une erreur parce qu’il a dévié de son processus de placement», insiste Mark Chow.

Faisant une analogie avec le monde de la musique, où pullulent les groupes qui n’auront connu qu’un seul succès en carrière, le spécialiste précise qu’une bonne performance à long terme est souvent un gage de qualité. Certes, les succès passés ne sont pas garants des résultats futurs, «mais ils nous confortent certainement dans la conviction qu’ils peuvent continuer». Un long historique permet de disséquer les décisions prises par un gestionnaire et de discerner si sa méthode de pensée a coïncidé avec sa philosophie déclarée.

Et si le gestionnaire est nouveau à son poste? Eh bien, il convient de jeter un coup d’œil sur les fonds dont il a eu la responsabilité dans le passé, en s’assurant simplement que leurs mandats soient comparables. Dans le monde des fonds communs, certains gestionnaires peuvent produire sur de courtes périodes, par pure chance, des rendements excellents. Cependant, en analysant leurs performances sur une longue période, on évite d’applaudir les gestionnaires pour la chance qu’ils ont eue, conclut Mark Chow.

Pour lire l’article de Mark Chow sur la façon de reconnaître un bon gestionnaire de fonds, cliquez ici