PCAA : Canaccord Capital règle avec plus de 1 400 clients

10 avril 2008 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le cours de l’action de Canaccord Capital a bondi de près de 8 % mercredi à la Bourse de Toronto. Les investisseurs ont réagi avec enthousiasme à l’initiative de la maison de courtage de racheter à leur valeur nominale les PCAA vendus à ses clients particuliers.

Quelque 1430 investisseurs individuels reverront donc leur capital qui était menacé de s’envoler en fumée dans la foulée de la crise des PCAA. Ils auront aussi droit aux intérêts courus durant la période de restructuration. Si tout se déroule comme prévu, ils devraient recevoir leur agent durant le mois de juin 2008. Selon l’analyste indépendante Diane Urqhuart, plusieurs clients de Canaccord regroupés au sein d’une association de défense de leurs droits demanderont un avis juridique sur la validité de cette offre.

Purdy Crawford, le président du comité chargé de dénouer la crise des PCAA, a accueilli la nouvelle avec soulagement. «Nous croyons qu’il s’agit d’une étape importante en vue de résoudre les préoccupations des plus petits porteurs de billets. Nous avons constamment exprimé notre empathie à l’égard de la situation difficile de ces investisseurs, dont plusieurs, nous le reconnaissons, font face à des conditions éprouvantes», a-t-il déclaré.

Il espère que ce geste fera boule de neige. «Le comité est enchanté que les billets restructurés du plan, qui seront offerts conformément au plan du comité, puissent servir de base à des options de liquidité renouvelées, telles que celle-ci», a souligné Purdy Crawford.

En fait, la proposition de Canaccord Capital ne surprend pas les observateurs. Le courtier était sous pression depuis un mois. De nombreux clients ont manifesté publiquement leur mécontentement et ont indiqué qu’ils rejetteraient tout projet de règlement qui se traduirait pour eux par une perte financière. Ils arguaient (et arguent encore) que les PCAA leur ont été vendu comme étant des produits sûrs et encaissables à court terme. Ils ont même envisagé de vendre leurs titres à des firmes privées d’investissement qui auraient été en meilleure position qu’eux pour négocier avec Canaccord Capital.

L’offre du courtier de Vancouver lui coûtera 39,6 millions de dollars après impôts. Elle sera prélevée sur le bénéfice du 4e trimestre de 2008. Malgré cette «charge ponctuelle», Canaccord dit pouvoir maintenir une «bonne capitalisation».

«Cette charge importante imputée à notre bénéfice reflète notre engagement à résoudre un processus très difficile de la meilleure façon possible pour nos clients», a déclaré Paul Reynolds, président et chef de la direction de Canaccord Capital. L’entreprise souligne qu’il s’agit du «meilleur dénouement possible à cette crise sans précédent, malgré le coût que cela implique pour notre société».

Ceci explique-t-il cela? Toujours est-il que l’annonce de Canaccord Capital s’accompagnait de la démission de deux haut dirigeants. Robert Larose, vice-président à la direction et chef des services aux particuliers, a annoncé son départ pour «des raisons personnelles». Il a toutefois convenu de poursuivre ses activités avec la firme pour une période de transition d’au moins 60 jours, afin d’aider les clients à franchir les dernières étapes du processus de restructuration des PCAA.

L’autre démissionnaire est William Whalen, vice-président à la direction et chef du groupe des titres à revenu fixe. Dans ce cas-ci, on parle de départ à la retraite.