Privilégiez les actions à dividendes

12 juillet 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les investisseurs ne devraient pas hésiter à se procurer des actions à dividendes, dit Biff Matthews, président du cabinet Manitou Investment Management. La raison est simple : elles profitent davantage que celles qui ne visent que la croissance.

« Les dividendes comptent beaucoup plus que ce que les investisseurs croient. L’opinion reçue veut que les actions ordinaires produisent des gains d’abord, puis des revenus. Mais, sur une longue période de temps, ce sont les dividendes, particulièrement ceux qui sont réinvestis, qui composent le gros du rendement d’une action », explique Biff Matthews.

Il appuie sa thèse à l’aide d’un article paru en 2002 dans le Financial Analysts Journal. L’auteur Robert Arnott a analysé la performance des actions américaines de 1802 à 2002. Durant ces deux siècles, le rendement annuel moyen de ces titres s’est chiffré à 7,8 %. Or, la part qui revenait au rendement du dividende s’élevait à 5 % du total. Autrement dit, près des deux tiers du rendement annuel total provenait des dividendes, à condition qu’on les ait réinvestis.

Une récente étude de la Banque CIBC rend le même son de cloche. Elle avance qu’une personne qui aurait placé 100 $ dans l’indice principal de la Bourse de Toronto en 1975 disposerait aujourd’hui de 1 200 $ environ. Mais si cette personne avait réinvesti systématiquement les dividendes durant toute la période, son placement vaudrait… 3 500 $ !

Lorsqu’on considère le rendement réel (c’est-à-dire après l’inflation), l’impact des dividendes est encore plus grand. Dans son livre The Future for Investors, l’auteur Jeremy Siegel analyse l’évolution boursière aux États-Unis de 1871 à 2003. Au cours de cette période, 97 % du rendement total réel des actions est dû aux dividendes réinvestis. Les 3 % restants proviennent de l’appréciation des cours.

Si les dividendes sont si importants, peut-on conclure qu’une action qui engendre un rendement élevé du dividende sera toujours plus rentable que celle qui en produit moins ? Oui, absolument, tranche Biff Matthews. Au Canada, souligne-t-il, l’investisseur qui achète au début de chaque année le titre bancaire qui génère le plus haut rendement et qui le conserve durant 12 mois, battra de loin la performance du meilleur titre bancaire détenu sans discontinuer sur une période de 10 ans.

Même dans un marché à plat ou baissier, les dividendes peuvent aider les investisseurs à tirer leur épingle du jeu, soutient Biff Matthews. Au cours du 20e siècle, les actions nord-américaines ont engendré un rendement total de 9 % par année. Pourtant, durant cette période, on a connu plusieurs séquences d’une quinzaine d’années chacune où les indices élargis n’ont ni monté ni baissé. Eh bien, malgré la linéarité des cours, les investisseurs qui possédaient des actions à dividendes ont vu leurs portefeuilles croître de 5,5 % par années en moyenne, grâce aux dividendes.

« Si vous prévoyez que nous nous dirigeons vers une période où les indices boursiers vont se déplacer à l’horizontale, vous devriez privilégier les actions à dividendes en attendant que les cours remontent », conseille Biff Matthews.