Que nous réservent les marchés en 2023 ?

Par La rédaction | 12 décembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’année 2022 n’a pas été de tout repos et 2023 sera encore marquée par l’incertitude, selon les firmes interrogées par ThinkAdvisor, qui donnent des indications sur la façon de positionner les portefeuilles des clients à l’approche de la nouvelle année.

L’inflation élevée, la hausse des taux d’intérêt, la chute des cours des actions et des obligations ont malmené les portefeuilles pendant une grande partie de 2022.

Les efforts des banques centrales pour maîtriser l’inflation risquent de déclencher un ralentissement économique mondial en 2023.

Cependant, les ménages, les entreprises et les institutions financières pourraient mieux résister à cette récession qu’aux précédentes, selon Vanguard.

« La stabilisation du comportement des consommateurs mondiaux, l’accélération cyclique des tendances démographiques et géopolitiques. De plus, le resserrement monétaire rapide créera un environnement économique plus difficile en 2023, ce qui contribuera à faire baisser le taux d’inflation », estime le gestionnaire de placement.

Les perspectives à court terme demeurant incertaines, la discipline et la patience seront récompensées chez les clients qui restent investis à long terme, souligne UBS. « Ceux qui s’abritent actuellement de la volatilité devront prévoir quand et comment revenir à des actifs plus risqués », précise le chef des investissements de la firme, Mark Haefele.

Il privilégie les actions défensives et de valeur, les opportunités de revenu, les devises refuges et la diversification avec des alternatives.

PRIVILÉGIER LA QUALITÉ

Goldman Sachs table sur une autre année de croissance au ralenti et sur un rééquilibrage du marché du travail pour maîtriser l’inflation. La firme croit que l’économie américaine pourrait éviter une récession même si elle connaît une inflation élevée.

Elle recommande d’investir dans des entreprises de haute qualité, « qui ont une valeur profonde », notamment dans le secteur de l’énergie et des ressources.

Matt Peron, directeur de recherche chez Janus Henderson Investors, suggère, lui aussi, de prioriser la qualité dans la sélection de titres, car le coût plus élevé du capital pèsera sur les perspectives des entreprises.

Les investisseurs doivent s’attendre à de nouvelles hausses de taux lorsque l’économie mondiale ralentira l’année prochaine, prédit-il. « L’époque où les taux ultra-bas constituaient un vent de fraîcheur pour les actions touche à sa fin. »

Dans ce contexte, comment l’indice S&P 500 se comportera-t-il ? Il jouera au yoyo pendant l’année, mais au bout du compte, il variera peu par rapport à la fin 2022, selon les spécialistes. Le directeur des investissements de Morgan Stanley, Michael Wilson, considère que l’indice pourrait glisser au premier trimestre avant de remonter. Il y aura alors des opportunités d’achats.

Plusieurs analystes sont d’avis que les évaluations des actions et des bénéfices des entreprises pour 2023 sont trop élevées. Valeurs Mobilières TD s’attend d’ailleurs à ce qu’elles s’ajustent à la baisse en cours d’année.

UNE ANNÉE 2023 PLUS POSITIVE

Malgré des nuages, les marchés devraient offrir des perspectives plus positives aux investisseurs en 2023 après les turbulences de la dernière année. Ces progrès sont motivés par certains changements clés sur les marchés, la macroéconomie et les politiques, selon DeVere Group.

L’inflation devrait atteindre un pic dans la plupart des grandes économies. De plus, la force du dollar, qui a entravé les marchés et augmenté les prix à l’importation, devrait atteindre son apogée en milieu d’année, indique la firme.

Elle suggère aux investisseurs de se tourner vers des valeurs qui résistent à la récession, dans des secteurs tels que l’alimentation, l’énergie et les services financiers. Les investisseurs pourraient également chercher à accroître leur exposition aux valeurs de croissance vers la fin de 2023, à mesure que le coût de la vie s’allège et que la croissance mondiale s’accélère.”

En ce qui concerne le marché américain, Crossmark ne croit pas que l’inflation atteindra l’objectif de 2 % fixé par la Réserve fédérale. Le directeur des investissements, Bob Doll, table sur un changement à plus long terme.

Du côté des marchés, « les actions et les obligations ne sont plus chères, mais elles ne sont pas non meilleur marché », observe-t-il. Il prévoit des rendements réels de 4 à 5 % pour les actions mondiales. En ce qui concerne les obligations, même si les perspectives s’améliorent, il ne s’attend pas à retrouver des rendements réels du même niveau que ceux des dernières années.