Statistique Canada avoue avoir sous-estimé l’IPC depuis 2001

17 août 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(17-08-2006)Statistique Canada a admis avoir sous-évalué l’indice des prix à la consommation(IPC)dans les cinq dernières années. L’agence avait calculé que l’indice avait décliné de 16 %, quand il avait plutôt augmenté de 32 %.

L’erreur proviendrait d’un problème dans la formule mathématique utilisée afin de calculer les hausses de prix de l’hébergement dans les hôtels et les motels. Le prix des chambres représente 2 % de l’IPC.

En conséquence, Statistique Canada aurait sous-évalué l’inflation en moyenne de 0,1 % entre mars 2001 et mars 2006.

Avery Shenfeld, économiste principal de Marchés mondiaux CIBC, affirme que les effets d’une telle erreur seront limités. «Même si on ne veut pas d’erreur, l’inflation n’est après tout qu’une mesure approximative, déclare-t-il. Elle pourrait en fait surévaluer le coût de la vie pour plusieurs raisons. Aucune mesure économique n’est tout à fait précise, même si on doit éviter de créer des erreurs au-delà de ce qui est inhérent au calcul de l’inflation.

Même si un ajustement était fait pour corriger l’erreur, il serait minimal. La Banque du Canada affirme d’ailleurs qu’elle ne révisera pas ses décisions, ni ses prévisions en regard des données erronées, et qu’elle continue de faire confiance à l’agence.

Statistique Canada considère aussi qu’il serait inutile de revenir en arrière, car un tel geste remettrait en question tous les contrats de travail et les ententes commerciales conclus en tenant compte de ses données sur l’inflation dans les dernières années.

Plus tôt cette année, Statistique Canada avait aussi admis avoir mal calculé la productivité nationale. L’erreur était issue d’une anomalie dans le nombre de jours de travail en 2005.

M. Shenfeld affirme que la réputation de Statistique Canada est très solide et doute que cette situation ne l’entache. «Statistique Canada a admis son erreur toutes ces fois plutôt que de masquer un changement derrière une révision. On ne sait jamais si d’autres agences statistiques sont aussi transparentes ou si elles présentent les données corrigées comme étant ‘révisées’, au lieu de concéder qu’une erreur a été faite.»