Un portefeuille tout simple qui surclasse le S&P/TSX

26 novembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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En choisissant les bons titres boursiers et en conservant à long terme, il est possible de battre les indices par une forte longueur d’avance. Et ce serait plus facile qu’on ne le croie, souligne le quotidien The Globe and Mail.

Pour étayer cette affirmation, le Globe présente le portefeuille de ce professeur à la retraite, investisseur autodidacte, qui a basé sa stratégie de placement à partir de deux questions toutes simples : la société canadienne a besoin de quels éléments essentiels pour fonctionner, et qui les produit ?

Après avoir épluché une imposante documentation traitant de ces aspects, notre investisseur autodidacte a commencé à bâtir son portefeuille au début de l’an 2000. Celui-ci ne comprend que 7 titres qui « couvrent » les réponses à ses deux questions fondamentales.

Jusqu’ici, la stratégie fonctionne. En effet, sur 10 ans, le portefeuille du professeur a produit + 305 %, contre 72 % pour le S&P/TSX. Ces rendements ne tiennent bien sûr pas compte de l’inflation.

Quels sont ces titres miraculeux ? Tous des noms connus (voir le tableau à la fin du texte).

1 et 2. Les Chemins de fer Canadien National et le Canadien Pacifique La nécessité du transport ferroviaire au Canada ne fait aucun doute, dit le professeur. Le chemin de fer a contribué à façonner le Canada d’un océan à l’autre, et son importance stratégique ne se dément pas, même à notre époque qui favorise le transport par camion. Lorsque les employés du CN ont déclenché une grève, il y a quelques mois, le gouvernement fédéral a menacé d’adopter une loi spéciale pour forcer leur retour au travail, alléguant que la grève portait un coup trop dur à l’économie du pays. « Cela montre que le chemin de fer reste essentiel pour l’économie du pays », insiste notre investisseur.

3 et 4. La Banque Royale du Canada et la Banque Toronto-Dominion Depuis des décennies, les grandes banques canadiennes ont la réputation d’être rentables et stables. Ces vertus se sont vérifiées durant la crise financière de 2008-2009, mais on l’a su après coup. En effet, lorsque de grandes banques américaines ont commencé à déclarer faillite, les Canadiens se sont mis à douter de la santé de leurs institutions financières. Lui aussi préoccupé, le professeur retraité a consulté les analyses et les données du Surintendant des institutions financières. L’agence fédérale concluait que les grandes banques canadiennes réussiraient à traverser la crise. Malgré la tourmente, il a conservé ses actions bancaires et il s’en félicite.

5, 6 et 7. Enbridge, Fortis et TransCanada Ces trois entreprises exploitent des oléoducs et des gazoducs. Ces infrastructures sont essentielles pour transporter le pétrole et le gaz naturel de Terre-Neuve-et-Labrador jusqu’à la Colombie-Britannique, puis du Canada vers les États-Unis. Est-il utile de dire que ces sources d’énergie sont absolument nécessaires pour faire tourner les usines et circuler les marchandises ? Sans compter qu’elles servent à chauffer les maisons. « Si quelqu’un déclare que l’hiver n’existe plus, alors je vendrai mes actions d’Enbridge et de TransCanada », lance notre investisseur.

Viser le long terme Acheter des actions de sept entreprises est une chose, les conserver longtemps en est une autre. Pour avoir du succès en Bourse, dit le professeur, il faut garder ses actions pendant au moins 10 ans. Habituellement, une telle période de temps englobe un cycle économique en entier.

Il préconise l’achat périodique des titres, au lieu d’un placement unique. Certes, les achats périodiques coûtent plus cher en frais de courtage, mais ils diminuent le risque de placer une forte somme d’argent à un moment inopportun, calcule-t-il.

L’investissement à long terme présente aussi l’avantage de profiter des dividendes. Les actions de son portefeuille sont toutes génératrices de dividendes, et ceux-ci ont connu une croissance quasiment ininterrompue durant la période. En réinvestissant les dividendes, on tonifie le rendement des actions sans courir de risque supplémentaire.

Il convient de noter que le portefeuille du professeur retraité ne contient pas d’obligations ou d’autres titres à revenu fixe. La raison en est bien simple : ils ne sont pas assez payants et ne procurent que peu de protection contre l’inflation. Au contraire, les actions génératrices de dividendes permettent aux investisseurs de conserver, voire améliorer, leur pouvoir d’achat.

Titre* Symbole Rendement sur 10 ans
Canadien National CNR.TO

550 %

Banque Royale RY.TO

360 %

Banque Toronto-Dominion TD.TO

200 %

Fortis FTS.TO

430 %

Enbridge ENB.TO

410 %

TransCanada TRP.TO

320 %

* Les données sur le Canadien Pacifique (CP.TO) n’ont pas été fournies.