Un représentant devra rembourser 716 500 $

Par Ronald McKenzie | 3 mai 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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John Dracontaidis a été rayé des rangs de la Chambre de la sécurité financière pour une période de trois ans.

Basé à Brossard, dans la banlieue sud de Montréal, ce représentant en épargne collective (certificat no 110633, no BDNI 1559001) a été déclaré coupable d’avoir fait défaut de placer les intérêts de ses clients au centre de sa pratique et de subordonner son intérêt personnel à celui de ses clients.

En effet, il leur faisait souscrire des placements sous forme de prêts d’argent qui ont totalisé environ 716 500 $ dans une entreprise, Gestion de capital ICC, dont il était l’actionnaire majoritaire. De plus, John Dracontaidis a été déclaré coupable d’avoir fait souscrire des placements sous forme de prêts d’argent totalisant 110 000 $ alors que sa certification ne l’y autorisait pas.

En plus de condamner John Dracontaidis à une radiation temporaire de trois ans et au paiement des débours, le comité de discipline de la Chambre a également ordonné la remise aux clients, par l’ex-conseiller, des sommes de 716 500 $ qu’ils avaient investies dans Gestion de capital ICC.

John Dracontaidis et Gestion de capital ICC ont attiré l’attention des médias en octobre 2009. Une enquête du quotidien La Presse révélait que 90 investisseurs avaient perdu près de 7 millions de dollars dans les projets d’investissement que John Dracontaidis leur avait vendus. Parmi ceux-ci figuraient des placements dans des lingots d’or au Ghana, dans un restaurant au Tennessee, dans un projet immobilier à Saint-Adolphe et dans un terrain en Grèce. « Ces projets ont tous été des fiascos financiers », notait La Presse.

Inquiète de la tournure des événements, l’Autorité des marchés financiers (AMF) avait obtenu des ordonnances de blocage et d’interdiction. Elle avait également demandé à la firme Raymond Chabot Grant Thornton d’agir à titre d’administrateur provisoire dans ce dossier.

En guise de défense devant le comité de discipline de la Chambre, John Dracontaidis a prétendu qu’il ne s’était pas approprié les fonds de ses clients, et que l’argent emprunté avait été placé dans des certificats. Il a souligné que l’AMF n’avait porté aucune accusation concernant six des huit chefs auxquels il faisait face.

Même s’il s’est dit en accord avec les recommandations de la syndique de la Chambre, il considère que le public aurait été suffisamment protégé par une simple ordonnance de remboursement des sommes d’argent empruntées.

Estimant au contraire que John Dracontaidis a commis des infractions à la déontologie, le comité de discipline a décidé de le sanctionner.

Ronald McKenzie