Une société escroquée pourrait récupérer des millions

Par La rédaction | 8 septembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un ancien cadre d’IFS Securities, une maison de courtage d’Atlanta, devra verser 57 millions de dollars (M$) à la société pour avoir mené à sa faillite. Keith Wakefield a été exclu par la U.S. Securities and Exchange Commission (SEC) en novembre 2021 et par le National Association of Securities Dealers (FINRA) en 2019. Il fait face à des accusations de fraude grave. Il aurait ainsi causé 30 M$ de pertes par des transactions spéculatives non autorisées d’obligations du Trésor américain, rapporte Financial Planning.

À noter que l’entreprise qui a fait faillite comptait autrefois environ 150 conseillers. Il s’agissait de l’une des plus grandes maisons de courtage appartenant à des Noirs dans le pays. Jusqu’à il y a trois ans, IFS était « rentable et bien capitalisée » et comptait environ 20 000 clients, selon les documents déposés dans le cadre de la procédure de faillite devant le tribunal fédéral d’Atlanta.

« IFS a été contraint de commencer à mettre fin à ses activités en août 2019 lorsqu’il a subi des pertes importantes, bien supérieures à son capital, indique le dépôt du syndic. Ces pertes résultaient de nombreuses transactions spéculatives sur des titres du Trésor (à savoir des ventes à découvert), pour le propre compte d’IFS et en utilisant son propre capital. »

Selon les experts, il est peu probable que Keith Wakefield soit capable de payer la somme qu’il doit à son ancienne maison de courtage. Déjà qu’il est toujours complexe de recueillir des dédommagements à la suite d’une fraude, la société a de grandes chances de ne jamais voir cette somme qui dépasse les sommes combinées des cinq plus grandes sentences non payées dans les arbitrages de la FINRA entre 2016 et 2020, selon les statistiques du régulateur.

La maison de courtage tente d’obtenir des dommages et intérêts de StoneX, selon Louis Straney d’Arbitration Insight, un ancien régulateur qui sert souvent de témoin expert. Toutefois, il est peu probable qu’elle voit la couleur de cet argent, puisque les maisons de courtage exercent une responsabilité de supervision sur les représentants enregistrés comme Keith Wakefield.

En novembre dernier, un grand jury fédéral de Chicago a inculpé Wakefield pour manipulation, tromperie et fraude.

Keith Wakefield n’aurait pas comparu dans l’affaire IFS pour répondre aux allégations du cabinet, selon Richard Brodsky, l’avocat représentant le fiduciaire d’IFS dans cette affaire. Ce dernier n’est toutefois pas étonné. « S’il va au procès, il ne veut pas qu’on utilise quoi que ce soit contre lui », explique-t-il.