Vivre plus heureux avec son argent

Par La rédaction | 4 novembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les dépenses qui contribuent à l’épanouissement personnel, qui servent à payer des loisirs ou à aider les autres ont plus de chances de susciter le bonheur.

Elles favorisent la santé physique et psychologique. Elles contribuent également à assurer l’équilibre financier, selon Jacques Forest, professeur à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG-UQAM), qui a mené une étude sur le sujet avec la psychologue Lara Manganelli

« On porte souvent un éclairage économique sur l’argent. Or, la dimension psychologique est aussi très importante », estime le chercheur spécialisé en psychologie du travail et des organisations.

Selon lui, il existe une panoplie de motifs pour dépenser, mais ils n’ont pas tous le même impact sur la santé psychologique et le bien-être des personnes.

DES DÉPENSES DESTRUCTRICES

Certaines dépenses peuvent être carrément destructrices. Les achats impulsifs, les dépenses qui servent à se rassurer sur sa valeur personnelle et celles qui sont effectuées à des fins de comparaison sociale sont moins satisfaisants sur le plan de la santé psychologique et peuvent mettre la personne à risque d’accumuler des dettes.

« Il ne faut pas se contenter de savoir dans quoi les clients dépensent leur argent. Il faut aussi chercher à comprendre ce que signifie l’argent pour eux et pourquoi ils veulent en avoir davantage », ajoute le spécialiste des ressources humaines.

Il suggère d’avoir une conversation approfondie avec les clients sur la valeur qu’ils attribuent à l’argent. Quel est leur chiffre magique à atteindre ? Est-ce que ce chiffre a varié dans le temps ? Est-ce qu’ils veulent posséder une plus grande maison que le voisin ou pouvoir dépenser sans compter ?

Selon ses études, le besoin de soutenir sa famille, le sentiment du devoir accompli et le fait de redonner aux autres sont les raisons de gagner de l’argent qui comblent le plus les individus.

Cependant, au-delà d’une certaine limite, les revenus supplémentaires ne rendent pas forcément plus heureux. Ce seuil a été fixé à 75 000 $ annuellement, selon une étude publiée dans la revue Nature Human Behavior.

UN RAPPORT PLUS SAIN AVEC L’ARGENT

« En tout temps, récession ou pas, il est possible d’entretenir un rapport plus sain avec l’argent », assure l’expert.

Une autre étude qu’il a réalisée en 2020 lui a permis de démontrer qu’il est possible de modifier le rapport à l’argent des clients dans les sphères négatives en les aidant à prenant conscience de leurs comportements.

Parmi les types de dépenses qui peuvent être valorisées chez les clients, deux sont plus significatives selon le chercheur : celles qui servent à se donner du temps et celles qui servent à aider ou récompenser les autres (dons, cadeaux, etc.).

Pour augmenter leur niveau de satisfaction face à l’argent, on peut également encourager les clients à investir dans leur sécurité financière, afin d’éloigner les soucis du quotidien, et à acheter des expériences plutôt que des biens matériels.

VALEUR SYMBOLIQUE

« N’hésitez pas à aller au-delà des apparences et à questionner les clients sur la valeur symbolique qu’ils attribuent à l’argent », dit-il.

Lors des rencontres, il recommande de faire preuve de bienveillance et d’utiliser l’intelligence émotionnelle pour discuter de ces valeurs.

« Au besoin, vous pouvez les aider à ajuster les boutons pour avoir un rapport plus sain avec l’argent. »