Arnaques financières : les Français peu méfiants

Par La rédaction | 20 juillet 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Marionnettes de bois représentant le personnage de Pinocchio.
Photo : Alphotographic / iStock

Les consommateurs français de produits et services financiers manquent de culture financière et ne se méfient pas assez des arnaques, rapportent Les Echos

Citant une récente enquête menée par la firme Audirep pour le compte de la Banque de France, le quotidien économique relève par exemple qu’ils commencent à se poser des questions seulement lorsque la promesse de rendement qui leur est faite dépasse la barre de 3,75 % en moyenne, ce qui constitue un seuil « beaucoup trop élevé », souligne-t-il.

Réalisée auprès d’un échantillon représentatif de quelque 2 153 personnes âgées de 18 ans et plus, cette enquête d’opinion montre que, à l’instar de ce qui se passe au Québec, les fraudeurs ont trop souvent affaire à des investisseurs en herbe prêts à croire leurs belles paroles. Au point que près d’un tiers des sondés (31 %) avouent ne devenir méfiants qu’à partir d’une promesse de 5 % par an.

Or, indiquent Les Echos, le taux de 3,75 % évoqué par plusieurs répondants, et davantage encore celui de 5 %, sont « clairement trop élevés pour un placement sans risque ». Pour rappel, le taux du livret d’épargne (le « Livret A », garanti et sans risque, est le placement le plus populaire dans l’Hexagone) se situe en effet à seulement 0,5 %. De même, les rendements proposés par les fonds en euros des assurances vie (eux aussi garantis) sont en baisse constante depuis ces dernières années, avec une maigre rémunération de 2 % pour l’année 2019, soit moins que l’inflation officielle.

L’ÉVOLUTION RAPIDE DE L’ÉPARGNE A BOUSCULÉ LES REPÈRES

Conscientes du faible niveau de littératie financière de beaucoup de particuliers, les autorités françaises ont élaboré une stratégie nationale d’éducation financière dans le cadre de laquelle elles mesurent régulièrement leur degré de culture. Toutefois, notent Les Echos, si des notions de base comme le calcul d’un taux d’intérêt ou la notion d’agios semblent aujourd’hui assimilés par une majorité de Français, « l’environnement de l’épargne a si rapidement évolué qu’il a bousculé les repères » de nombre d’entre eux.

« Ainsi, ajoute le journal, les rendements sans risque qu’évoquent les Français correspondent à une autre époque, avant que la politique monétaire de la Banque centrale européenne ne tire les taux de crédit et d’épargne vers leurs plus bas historiques. » Dans le même temps, le monde de l’épargne, et plus largement de la banque, s’est lui aussi transformé, en particulier sur le plan technologique. Résultat : « le développement de relations plus numériques avec les clients suscite de nouvelles interrogations des ménages vis-à-vis de leur banque, en raison des tentatives de fraude que cela peut provoquer ».

Ainsi, près du tiers (30 %) des personnes interrogées indiquent avoir eu, au cours des deux dernières années, « une difficulté ou une interrogation en matière de banque ou d’assurance ». À titre de comparaison, elles n’étaient que 21 % à dire cela en 2019 lors de la précédente édition de l’enquête d’opinion. Parmi les inquiétudes évoquées par les répondants, la principale (citée dans 26 % des cas) concerne « la réception de mails ou SMS frauduleux, des tentatives d’hameçonnage et les faux mails ». « J’ai parfois des doutes sur certains mails, tellement bien faits que je me demande s’ils ne viennent pas de ma banque, et je suis forcé de regarder plusieurs fois le texte », mentionne par exemple l’un des participants à l’étude.

La rédaction