Attention aux fiducies de revenu, dit Al Rosen

19 mai 2005 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(19-05-05)Reconnu pour son franc-parler, le juricomptable Al Rosen incite les épargnantsà la prudence s’ils veulent investir dans des fiducies de revenu.

Au cours d’une allocution prononcée hier au Peel Institute deToronto, Al Rosen a déclaré que plusieurs d’entre elles,comme Superior Plus et Pages Jaunes, distribuent plus d’argent qu’ellesn’en produisent dans le seul but d’attirer des investisseurs. Àterme, au moins la moitié des fiducies de revenu vont s’écrouleret on assistera à un scandale financier équivalent à celuide Nortel Networks, prévoit-il. Les grands perdants seront les petitsinvestisseurs, non pas les dirigeants de ces entreprises.

Al Rosen accuse les fiducies de revenu de se livrer à des manipulationscomptables. «Des pertes immenses sont transformées en bénéfices.Au Canada, les principes comptables généralement reconnus sontpleins de trous. Méfiez-vous des gestionnaires qui les utilisent!»a-t-il lancé.

Il a tiré à boulets rouges sur les organismes de réglementationqui s’en laveraient les mains. «Quand les petits investisseurs sefont flouer, ils ne peuvent pas faire grand-chose», a-t-il précisé.

Il n’a pas non plus ménagé les vérificateurs comptablesqu’il soupçonne de coucher dans le même lit que les dirigeantsvéreux. Il rappelle que, dans un procès mettant aux prises lecabinet Ernst & Young et la firme Hercules Management, le tribunal a décrétéque les épargnants ne pouvaient pas poursuivre les vérificateurs.Or, dit-il, ce sont ces derniers qui édictent les normes comptables auCanada!

Les premières victimes de ces stratagèmes sont les travailleursà la retraite, des cibles de choix pour les promoteurs de parts des fiduciesde revenu, note Al Rosen. «Qui assure leur protection? Personne. Ni lescommissions des valeurs mobilières, ni les vérificateurs comptables,ni les cabinets d’avocats», a-t-il conclu.