Le potentiel des petites capitalisations canadiennes

26 décembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Portrait of a boy with the flag of Canada painted on his face

Même si elles ont généré un rendement spectaculaire de 127 % depuis le creux boursier de novembre 2008, les entreprises canadiennes à petite capitalisation recèlent encore du potentiel. Mieux, elles offriraient une « bonne marge de sécurité », compte tenu des taux d’intérêt historiquement bas et de l’incertitude du panorama économique actuel, indique Martin Ferguson, en entrevue à Morningstar Canada.

Ce gestionnaire de portefeuille à la firme Mawer, responsable de placements évalués à 1,2 milliard de dollars, souligne que les petites capitalisations ont l’habitude d’orchestrer de forts rebonds aux premiers stades de la relance économique. Martin Ferguson cible des sociétés dont la capitalisation boursière est de 500 millions de dollars ou moins au moment du premier achat.

Sa discipline consiste à créer un portefeuille largement diversifié d’entreprises génératrices de richesse qui se négocient au rabais par rapport à leur valeur intrinsèque, cette dernière étant calculée à partir d’une analyse de la valeur actualisée des flux de trésorerie.

Son portefeuille type compte 55 titres. Il n’a aucune position dans les actions aurifères et est faiblement présent dans le secteur des matériaux de base (9,1 % seulement). En revanche, il est surpondéré les domaines de l’énergie (18,2 %), des services financiers (25,5 %), des produits industriels (23,4 %) et de la technologie (10,2 %).

Martin Ferguson a un faible pour les entreprises qui croissent en effectuant des acquisitions stratégiques, « une source importante de création de richesse », dit-il.

L’une de celles qui maîtrise bien ce jeu est Constellation Software (CSU.TO). Cette firme informatique basée à Toronto compte plus de 20 000 clients dans le monde entier. Elle cible à la fois le secteur public, qui représente les deux tiers de ses revenus, et le secteur privé. Les logiciels de Constellation répondent aux besoins d’une vaste gamme de sociétés et d’administrations publiques. Elle détient une part de marché dominante dans la plupart des industries ou des structures verticales auxquelles elle vend. Son modèle opérationnel est solide et ses flux de trésorerie sont en augmentation. L’action de Constellation offre une évaluation raisonnable.

Le franchiseur de restauration rapide Groupe MTY (MTY.TO) connaît une croissance remarquable grâce à ses nombreuses acquisitions. Cette entreprise de Montréal exploite 27 bannières différentes dont Tiki-Ming, Thai Express, La Crémière et Valentine. Elle exploite plus de 1 700 restaurants, dont la moitié est située dans des centres commerciaux. Groupe MTY génère des marges de profits importantes et demande peu du capital propre de la firme. La société affiche des liquidités excédentaires à son bilan, précise Martin Ferguson, et elle a commencé à verser un « petit dividende » de 1,4 %.

Enfin, Martin Ferguson attire notre attention sur Stantec (STN.TO). Cette firme albertaine se spécialise dans la fourniture de services d’ingénierie, d’architecture et de sciences de l’environnement. Elle fait preuve de résilience dans les fléchissements économiques et est « rentable en permanence, avec 45 ans de rentabilité ininterrompue », indique l’expert.

Stantec produit des marges brutes solides et fournit un rendement du capital «à deux chiffres», tout en étant autosuffisante dans ses besoins en capital. L’action se négocie à un prix raisonnable. Selon Martin Ferguson, les investisseurs sont inquiets de l’impact du ralentissement économique américain sur les activités de Stantec. Ils trouvent également que la valeur du titre stagne depuis deux ans. Qu’à cela ne tienne. « Nous avons utilisé le repli des actions au cours de cette période comme une occasion d’étoffer notre position dans Stantec », note-t-il.

Cette entreprise, dont le siège social se trouve à Edmonton, compte 150 bureaux en Amérique du Nord.