Intelligence artificielle : le Canada n’est pas en reste

Par Nicolas Ritoux | 27 février 2024 | Dernière mise à jour le 26 février 2024
4 minutes de lecture
Un homme d'affaire cochant des cases sur un document en transparence.
Thapana Onphalai / iStock

Le marché américain est l’épicentre de la révolution IA mais plusieurs sociétés canadiennes y contribuent, indique Craig Jerusalim, gestionnaire principal de portefeuille, actions canadiennes, Gestion d’actifs CIBC.

Cliquez ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct, de la CIBC.

« Le TSX a connu une croissance médiocre en ce début d’année si on le compare au S&P 500, mais ce n’est pas dû à une piètre croissance des profits. Celle-ci est comparable à ce que l’on voit aux États-Unis, et on peut donc dire que le TSX offre des aubaines en termes de ratio cours-bénéfice. C’est surtout la nature cyclique de notre marché qui est en cause. Mais avec les signes de croissance que l’on voit un peu partout dans le monde, on s’attend à voir fortement rebondir des secteurs comme l’énergie et les matériaux de base, qui pourraient accélérer la performance du marché canadien », analyse Craig Jerusalim.

L’autre grande responsable de l’écart de performance est l’intelligence artificielle (IA), désormais au cœur des modèles d’affaires des géants américains des technologies. Ce champ d’innovation offre d’immenses promesses en matière de gains de productivité, et ce n’est qu’un début selon l’expert. Il estime que « la partie n’est même pas encore commencée » et que « les investisseurs seraient imprudents de croire que la majeure partie des gains est déjà derrière nous. »

Pour ceux qui souhaitent directement s’exposer à l’innovation en IA, il recommande le fonds en technologie géré par ses collègues Robertson Velez et Michal Marszal. Mais il existe aussi des sociétés canadiennes bien avancées en la matière, et qui vont profiter des progrès à venir.

Ces joueurs canadiens de l’IA se répartissent en trois catégories : celles qui sont directement exposées, celles qui offrent des outils d’innovation en IA, et celles qui fournissent l’infrastructure qui rend possible la croissance de l’IA.

Selon lui, la Canadienne la plus exposée est Shopify, avec son outil Magic qui génère automatiquement des descriptions de produits, ainsi que son assistant Sidekick qui analyse les données des commerçants pour identifier des gains de productivité et accroître les ventes. Il mentionne aussi Thomson Reuters, qui investit continuellement dans de nouvelles fonctionnalités d’exploitation des données.

Dans la deuxième catégorie, on compte des noms comme OpenText et CGI ainsi que de plus petites entreprises comme Docebo, Dye & Durham, et Kinaxis. 

Du côté des fournisseurs d’infrastructure, il nomme la société d’investissement Brookfield.

« Ils ont reconnu très tôt que nous nous trouvions dans un cycle d’investissement générationnel et se sont positionnés en conséquence. Ils estiment à 1T $ l’investissement qui sera réalisé dans les dix prochaines années pour ouvrir des centres de données capables de faire face à la hausse de consommation de données. Ils sont dans une position idéale pour fournir les capitaux, l’expertise opérationnelle, les propriétés commerciales et l’approvisionnement en énergie qui seront nécessaires », rapporte Craig Jerusalim.

« Bien que NVIDIA soit plus grosse à elle seule que l’ensemble de la portion technologique du TSX, et bien que Microsoft ait une plus forte capitalisation que l’ensemble du TSX, il y a encore de la place pour l’innovation en IA sur le marché canadien », poursuit-il. 

L’expert souligne que les actions des sociétés du TSX s’échangent à 16 fois leurs bénéfices tandis que les titres du S&P 500 affichent un multiple de 24. Or les deux ont une moyenne de 17 sur les vingt dernières années, ce qui laisse à croire que l’indice TSX a de la marge pour surperformer par rapport à son voisin américain – surtout si les géants des technos qui forment le gros de l’indice se mettent à dégonfler.

« Le plus grand risque est que la frénésie entourant ces titres les pousse tellement au-delà du réalisme que l’on finisse par répéter l’éclatement de la bulle techno des années 2000. Bien sûr, les signes de l’émergence d’une bulle restent légers et il y a encore un potentiel de croissance explosive à ne pas manquer », tempère Craig Jerusalim.

Il s’agit selon lui de « garder l’œil sur les prix et sur les excès d’engouement » tout en profitant le plus possible de la performance de ces actions.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.


Abonnez-vous à nos infolettres

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.