Investir dans un marché européen en plein essor

Par La rédaction | 11 février 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Les investisseurs qui cherchent à accroître leur exposition aux marchés internationaux auraient intérêt à regarder du côté de l’économie européenne qui est en plein essor.

C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude de Capital Group sur les perspectives du marché international en 2022.

Selon son économiste Robert Lind, les principales économies européennes devraient afficher un taux de croissance du PIB d’environ 5 % en 2022, soit presque le double du taux des États-Unis.

« De nombreuses économies européennes tournent à plein régime, explique-t-il, grâce à la libération de la demande latente, à l’amélioration du sentiment des consommateurs et à l’essor de l’activité industrielle, notamment en France, en Italie et au Royaume-Uni. »

Loin d’être temporaire, cette poussée devrait se poursuivre au cours des prochaines années, considère l’économiste.

La multiplication du nombre d’entreprises innovantes constitue une autre bonne raison de profiter des occasions d’investissements des marchés mondiaux. Selon Capital Group, les secteurs des technologies de l’information, de la santé et de la consommation représentent désormais une part plus importante de l’indice MSCI EAFE, ce qui reflète la croissance rapide d’entreprises telles que le fabricant d’équipements pour semi-conducteurs ASML, le géant du luxe LVMH et le fournisseur de logiciels SAP.

DES FACTEURS DOMINANTS

L’étude énumère les différents éléments qui expliquent la croissance du marché européen, soit :

  1. Le dynamisme numérique des entreprises

Dans presque tous les secteurs, des entreprises adoptent de nouvelles technologies comme l’automatisation, les cyberventes et l’apprentissage automatique pour réinventer et revitaliser leurs activités. Un phénomène qui va en croissant. Selon Statista, les dépenses mondiales consacrées à la transformation numérique devraient atteindre 2 400 milliards de dollars américains (G$ US) d’ici 2024, comparativement à 1 300 G$ US en 2020.

Parmi ces entreprises, il y a le géant de l’alimentation Nestlé et le leader cosmétique L’Oréal qui ont accéléré leur virage numérique durant la pandémie, doublant presque les revenus liés au commerce électronique.

Ces entreprises qui passent au numérique présentent de bonnes occasions d’investissement qui semblent négligées par les investisseurs. « Les valorisations sont plus faibles pour de nombreuses entreprises internationales et des marchés émergents par rapport à leurs homologues américains. Cela fait des marchés non américains un terrain de chasse particulièrement attrayant », souligne Greg Wendt, gestionnaire de portefeuille d’actions.

  1. Des occasions de revenus plus nombreuses

Un plus grand nombre d’entreprises versent des dividendes, ce qui en fait une bonne raison pour les investisseurs de penser à s’aventurer à l’étranger. L’étude de capital Group révèle que plus de 700 entreprises des marchés internationaux et émergents offrent des rendements en dividendes supérieurs à 3 %, contre seulement 89 aux États-Unis, au 31 octobre 2021.

En fait, bon nombre de ces entreprises sont en train de passer du statut de zéros du dividende à celui de héros du dividende, affirme Caroline Randall, gestionnaire de portefeuille d’actions du fonds Capital Group générateur de revenus (Canada).

« Ce sont des entreprises qui ont mis en suspens les dividendes pendant la pandémie en raison de pressions politiques. Aujourd’hui, nombre d’entre elles disposent d’un capital excédentaire à redistribuer sous forme de dividendes réguliers et de rattrapage », précise-t-elle.

Parmi elles, il y a les fabricants de semi-conducteurs Broadcom et TSMC, des entreprises financières telles que Zurich Insurance et la Banque TD, des services publics tels que le fournisseur d’électricité et de gaz Enel, et le conglomérat de télécommunications Comcast.

« Comme la croissance des dividendes reflète la croissance des bénéfices, elle peut également offrir une certaine résilience face aux hausses des taux d’intérêt », ajoute Mme Randall.

  1. Baisse du dollar américain

Après une décennie d’un marché haussier, le dollar américain commence à fléchir en raison de la hausse des « déficits jumeaux » (soit le déficit public et le déficit du compte courant) qui pèsent sur les États-Unis depuis des années, selon Thomas Høgh, gestionnaire de portefeuille du Fonds Capital Group obligations mondiales (Canada).

Or, avec la volonté du gouvernement américain d’augmenter ses dépenses en matière d’infrastructures, d’éducation, de soins de santé et de lutte contre le changement climatique, ces déficits sont appelés à croître encore plus rapidement.

Le déficit budgétaire a atteint 2 800 G$ US en 2021, soit le deuxième montant le plus élevé jamais enregistré. Quant au déficit du compte courant, il a atteint son plus haut niveau en 14 ans, soit 190,3 G$ US au deuxième trimestre de 2021.

Face à la croissance économique des marchés mondiaux, le dollar américain devrait baisser modestement par rapport aux autres devises, notamment le yen japonais, selon M. Høgh.