La force de l’équilibre

Par Nicolas Ritoux | 5 mars 2024 | Dernière mise à jour le 5 mars 2024
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Cliquez ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct, de la CIBC (en anglais seulement).

Les portefeuilles équilibrés restent encore la meilleure stratégie à long terme, à condition de faire preuve de sélectivité, note Michael Sager, directeur exécutif et chef de l’investissement, gestion des devises multi-actifs, Gestion d’actifs CIBC.

« Avant même de choisir ses placements, il faut bien comprendre les cycles économiques, les évaluations à long terme, les politiques des banques centrales. Or en ce moment, l’économie américaine demeure robuste, celles d’Europe, du Japon et de la Chine sont nettement plus faibles, et le Canada est entre les deux », rapporte Michael Sager.

« Le cycle économique du Canada fait face à des enjeux, au premier rang duquel se trouve le marché immobilier. Mais à long terme, nous continuons de croire que notre pays présente de belles occasions d’investissement. Il y a des aubaines dans le marché d’actions, mais il faut les soumettre à une analyse fondamentale rigoureuse. Du côté des obligations, la situation s’est améliorée avec des rendements sur dix ans au fédéral qui sont passés de presque zéro à plus de 3 %, et de belles opportunités parmi les titres de sociétés », poursuit l’expert.

Il déconseille aux investisseurs de chercher à saisir le bon moment d’entrer ou de sortir des marchés, et leur recommande plutôt de répartir leurs actifs de manière stratégique avec des objectifs sur cinq et dix ans. 

« Il y a un an ou deux, on entendait dire que le portefeuille équilibré traditionnel n’était plus pertinent. Mais si vous mesurez la performance d’un portefeuille équilibré tout ce qu’il y a de conventionnel, elle valait bien mieux que de conserver des espèces », observe Michael Sager.

L’inflation demeure la plus grande source d’incertitude selon lui.

« Aux États-Unis, la croissance est forte tandis que le marché de l’emploi est serré. Si la politique de la Réserve fédérale (Fed) est aussi sévère qu’on le dit, l’inflation devrait ralentir et on peut s’attendre à trois ou quatre réductions de taux. Mais si on l’a surestimée, alors l’inflation va prendre un nouveau souffle et la Fed devra reconsidérer sérieusement ses réductions de taux », analyse Michael Sager.

Il propose enfin un petit tour du monde des perspectives économiques.

« L’économie américaine devrait continuer de faire preuve de résilience, soutenue par une forte croissance des revenus des ménages. Mais ce sera plus difficile ailleurs. Au Japon par exemple, la croissance du PIB a été négative durant les deux derniers trimestres. L’Allemagne et la France sont au bord de la récession. La Chine demeure moribonde malgré les efforts de ses dirigeants pour stimuler la croissance ; ceux-ci ont en fait bénéficié à ses partenaires comme la Corée du Sud, Taïwan et certains pays d’Amérique latine. Est-ce que ces pousses vont prendre de l’ampleur ? C’est ce que nous entrevoyons au second semestre, de même qu’une reprise au Canada. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.