Un optimisme prudent pour le revenu fixe

Par Nicolas Ritoux | 28 novembre 2023 | Dernière mise à jour le 27 novembre 2023
3 minutes de lecture
Stratégie d'investissement diversifiée. Investisseur gérant un portefeuille
tadamichi / AdobeStock

Le contexte encourage les investisseurs à diversifier leurs actifs à revenu fixe, croit Jeff Mayberry, gestionnaire de portefeuille pour DoubleLine.

« Les rendements obligataires ont récemment connu des mouvements intéressants depuis la réunion de la banque fédérale américaine (Fed) en septembre, quand les investisseurs ont commencé à s’inquiéter de voir les émissions de bons du Trésor pousser les rendements vers le haut. Ces craintes se sont dissipées avec la publication des dernières données de l’emploi et des prix à la consommation. Le ralentissement de l’inflation a mis fin à l’énorme volatilité qui avait suivi la réunion de la Fed », observe Jeff Mayberry. 

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L’expert croit que toutes les banques centrales du monde en ont fini avec les hausses de taux, à l’exception peut-être de celle du Japon. En effet, la Fed a mené le bal des hausses jusqu’ici, et elle semble vouloir rester au niveau actuel pour un moment. Il est probable que le prochain mouvement des taux des principales banques centrales sera à la baisse, ou en tout cas c’est ce que le marché anticipe d’ores et déjà.

« La probabilité d’une récession autour du second trimestre 2024 demeure un peu élevée. Si elle survenait, la Fed ne baisserait pas les taux de 25 points de base, mais plutôt de 200 points de base. Donc si on considère qu’il y a 10 % de chances d’une baisse de 200 points, cela se traduit par une probabilité de 20 points », explique Jeff Mayberry.

« Le marché anticipe également d’autres baisses au second semestre, à mesure que l’inflation se rapproche de sa cible de 2 %. La Fed a amplement communiqué l’idée qu’elle n’allait pas baisser ses taux juste pour un petit ralentissement du marché de l’emploi ou de l’inflation. Elle se préoccupe avant tout de son objectif de 2 % », poursuit-il.

Ses perspectives pour le revenu fixe sont donc « très positives », et la volatilité observée dans les rendements rend la gestion de portefeuille « plus difficile, mais plus divertissante », car elle offre davantage d’occasions à saisir.

« En assumant une part de risque dans le marché du crédit, dans la catégorie du haut rendement par exemple, on peut espérer des rendements à long terme près de 9 %, ce qui se rapproche des rendements des marchés d’actions. Avec un panier diversifié en matière de risque de crédit, les investisseurs peuvent atteindre une plus grande proportion de leur objectif de placement en abaissant leur volatilité », dit Jeff Mayberry.

La diversification signifie d’éviter d’investir uniquement dans les obligations de sociétés, dans les obligations de marchés émergents, dans les baux commerciaux ou résidentiels. « Prenez-en un peu partout, en saisissant les occasions dans tout l’écosystème du revenu fixe », conseille-t-il.

Dans les faits, il recommande de garder une portion du portefeuille dans les titres « pour bien dormir la nuit », comme les bons du Trésor américain à dix ans. Une autre portion va aux bons du Trésor à plus court terme, sur deux ans, qui seront à la hausse dans l’éventualité d’une récession et de la baisse des taux qui s’ensuivra. On pourra alors les vendre et utiliser les profits pour éponger les titres qui ont baissé et faire preuve d’opportunisme dans le marché. 

« Nous jouons sur les deux tableaux. Nous ne croyons pas entièrement à l’atterrissage en douceur promis par la Fed ; il est aussi possible qu’elle ait été trop agressive et que l’on tombe en récession. Nous ne savons pas ce qui va se passer et nous constituons donc notre portefeuille de manière à profiter des deux aboutissements possibles », conclut l’expert. 

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.